Autopsie des élections présidentielles iraniennes, ou tous les chemins mènent à Qom

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Ma vision des élections présidentielles iraniennes a été celle d’un agnostique. Lorsque j’ai entendu le résultat officiel des élections présidentielles iraniennes du 12 juin dernier, donnant Ahmedinejad gagnant au premier tour avec 62% des voix, j’ai été surpris. Ma première réaction était cependant de reconnaître que je n’y connaissais rien et que rien ne pouvait être plus trompeur sur l’intention réelle de tout l’électorat que les impressions glanées à Téhéran par la presse internationale, dont on peut se dire que la plupart des envoyés ignorent le farsi – bref, le syndrome mon-chauffeur-pense-que bien connu des journalistes et diplomates à l’étranger. Après tout, si on se basait sur les opinions de New Yorkais pour tenter de savoir si Bush était plus populaire que Kerry en 2004, ce dernier aurait été donné vainqueur sans coup férir. Il n’est donc pas si rare de voir un électorat défier les préférences quasi-universelles du reste du monde et voter pour un candidat populaire à l’intérieur mais honni ou pas pris au sérieux à l’extérieur – Bush en 2004, Berlusconi et Netanyahu récemment.

Ma réaction n’était donc pas loin de celle de Georges Malbrunot du Figaro: « Pourquoi une telle surprise?« .

J’avais également apprécié le ton comme toujours décalé de Dedefensa dans « L’Iran et nous« :

Que faire de l’Iran? Formulons différemment la question: que faire de l’Occident? Depuis vingt ans (prenons ce terme pour rester dans la séquence), l’Occident poursuit une politique d’ingérence et de critique ouverte des autres, une politique que nous qualifions de déstructurante. Tout cela est basé sur l’affirmation arrogante, infantile et mécanique de la supériorité d’un système dont on mesure chaque jour l’infamie et l’imposture, – nous parlons du système occidental, sans aucun doute.

S’il est jugé légitime de critiquer l’élection iranienne et ses magouilles, les troubles qui en résultent et les manipulation d’Ahmadinejad, n’est-il pas alors tout aussi légitime pour les autres de critiquer fondamentalement un système qui affirme avec tant de hauteur sa supériorité et qui n’est pas capable d’attirer plus d’un tiers de ses citoyens pour renouveler le Parlement européen, dans une caricature honteuse de démocratie transnationale où les volontés populaires sont absolument ignorées? S’il est jugé légitime de critiquer l’extrémisme d’Ahmadinejad, n’est-il pas justifié pour les autres d’en faire au moins autant, nous qui avons la force en plus pour traduire nos anathèmes en actes, à l’encontre de notre politique d’un extrémisme épouvantable, avec les manipulations qui vont avec, telle qu’elle se manifeste avec zèle et constance, du Kosovo à l’Irak, des excès de la croisade anticommuniste à la bonne conscience de la croisade anti-islamiste? (Au reste, pour trancher le débat général sur nos responsabilités et notre politique radicale et encore mieux mesurer les fondements de la situation actuelle, Obama nous a récemment et opportunément rappelé que la situation en Iran est due à un enchaînement dont la source est un coup d’Etat machiné en 1953 par le couple CIA-MI5, liquidant le démocratiquement élu Mossadegh.)

Que valent ces exclamations outragées devant les conditions des régimes “démocratiques” des autres lorsqu’on conduit une politique de relations internationales suprématiste de force, d’ingérence et de menaces enfantée par un système dominant par la force, dont l’illégitimité est avérée, dont la course alimente une structure crisique qui menace la survie de l’humanité? Comme d’habitude, comme à chaque crise “des autres”, leur crise a d’abord l’effet de nous révéler à nous-mêmes. Comme d’habitude, le constat qu’il nous faudrait donc une “nouvelle pensée”, comme l’a rappelé Gorbatchev; comme d’habitude, l’observation qu’elle commencerait par la mise en cause de nous-mêmes par nous-mêmes, par simple logique de reconnaissance de la hiérarchie des responsabilités des politiques et de la responsabilité de la puissance dominante. Il n’y a évidemment rien de très original dans de tels propos. La malheureuse situation iranienne n’y change rien.

J’étais même relativement convaincu – ça n’arrive pas tous les jours – par un ex-colonel du renseignement militaire israëlien, Ephraim Kam:

Pulse: Were you surprised by the results of the Iranian elections?
Kam: There was no surprise in the election victory of Ahmadinejad. The surprise was in the far-reaching majority he received in the first round. Most assessments were that he would win because he had advantages over his opponents, specifically he is quite popular among the poor and in the rural villages and he had the support of the spiritual leader, the Revolutionary Guards, as well as religious organizations. However, there is some basis to suspect that the results were distorted because his victory is too overwhelming.

Puis j’ai lu le fameux post de Juan Cole, professeur arabophone spécialiste du chiisme en Irak, dans lequel il démontait la thèse de la victoire électorale d’Ahmedinejad, avec des arguments factuels très convaincants, notamment le score ridicule de l’azeri Mir Houssein Moussavi dans sa propre région, et de même pour l’autre candidat réformateur Mehdi Karoubi, originaire du Luristan. Cole soulignait en outre le fait que la répartition des voix est proportionnellement la même à travers le pays, alors que les précédentes élections présidentielles avaient été marqué par de très substantielles différences de répartition des voix entre candidats selon les régions (c’est d’ailleurs un phénomène assez universel: le PJD n’a pas le même nombre de voix à Tanger qu’à Dakhla, ni l’UMP à Neuilly qu’à Montreuil. Lisez le post, et vous serez convaincus.

Mais pour mon malheur j’ai ensuite lu « Ahmadinejad won. Get over it » de Flynt Leverett et Hillary Mann Leverett dans Politico, et j’ai été décontenancé:

The shock of the “Iran experts” over Friday’s results is entirely self-generated, based on their preferred assumptions and wishful thinking. (…) More fundamentally, American “Iran experts” consistently underestimated Ahmadinejad’s base of support. Polling in Iran is notoriously difficult; most polls there are less than fully professional and, hence, produce results of questionable validity. But the one poll conducted before Friday’s election by a Western organization that was transparent about its methodology — a telephone poll carried out by the Washington-based Terror-Free Tomorrow from May 11 to 20 — found Ahmadinejad running 20 points ahead of Mousavi. This poll was conducted before the televised debates in which, as noted above, Ahmadinejad was perceived to have done well while Mousavi did poorly.

Puis j’ai lu l’article « The Iranian People Speak » de deux sondeurs ayant réalisé un sondage d’opinion en Iran juste avant les élections pour la Terror Free Tomorrow:

The election results in Iran may reflect the will of the Iranian people. Many experts are claiming that the margin of victory of incumbent President Mahmoud Ahmadinejad was the result of fraud or manipulation, but our nationwide public opinion survey of Iranians three weeks before the vote showed Ahmadinejad leading by a more than 2 to 1 margin — greater than his actual apparent margin of victory in Friday’s election.

Citons un passage du sondage en question:

The current mood indicates that none of the candidates will likely pass the 50 percent threshold needed to automatically win; meaning that a second round runoff between the two highest finishers, as things stand, Mr. Ahmadinejad and Mr. Moussavi, is likely. In the 2005 Presidential elections, the leader in the first round, Hashemi Rafsanjani, lost to his runner-up, Mr. Ahmadinejad, in the second round run off—though an incumbent has never been defeated in a Presidential election since the beginning of the Islamic Republic. Inside Iran, considerable attention has been given to Mr. Moussavi’s Azeri background, emphasizing the appeal his Azeri identity may have for Azeri voters. The results of our survey indicate that only 16 percent of Azeri Iranians indicate they will vote for Mr. Moussavi. By contrast, 31 percent of the Azeris claim they will vote for Mr. Ahmadinejad.

Ahmedinejad aurait-il donc gagné pour de vrai? Non, selon la politologue Farideh Farhi, s’exprimant dans le Christian Science Monitor et qui estime que les résultats officiels sont « sortis d’un chapeau« :

Results from 39.2 million handwritten ballots came much more swiftly than in previous votes, emerging within hours. Detailed election data typically released has not been made public.

Iran’s Supreme Leader sanctioned Ahmadinejad’s victory after a day, instead of the customary three.

Ahmadinejad made a surprisingly strong showing in wealthier cities, where he is known to have less support, and in the ethnic strongholds of his rivals. Results from cities and rural areas normally vary, but this time were remarkably consistent.

Farideh Farhi of the University of Hawaii, whose decades of studying Iran has included poring over data from Iranian elections, says the result was « pulled out of a hat. »

Un sociologue iranien, Mansoor Moaddel, invité par Juan Cole, est également très critique contre ce sondage et la version officielle des résultats:

The absurdity of the government’s election engineering is that none of the candidates managed to get more than a fraction of the votes even in their hometowns. And the scarcely veiled threats by the Revolutionary Guards to swiftly stifle any attempt at a “velvet revolution,” the disconnection of the SMS network of mobile users, and the filtering of websites belonging to the reformist candidates – all seem more characteristic of a dictatorship staging a political coup than of a confident incumbent administration awaiting a mandate from the people.

Ca commence à devenir assez déroutant tout ça. L’engouement pour Moussavi à l’étranger, cet ancien dignitaire du régime islamique, serait-il le résultat de wishful thinking, comme l’écrit Abbas Barzegar dans The Guardian? On peut en être convaincu dix secondes puis on tombe sur un post relativisant le fameux sondage précité, publié dans le Washington Post – qui avait publié l’article des deux sondeurs. Et un autre post dans le même WP répercute une étude d’un universitaire, Walter R. Mebane, Jr., concluant que « the results give moderately strong support for a diagnosis that the 2009 [Iranian] election was affected by significant fraud« .

De façon intéressante, le spécialiste és sondages étatsunien Nate Silver, fondateur du site 538.com, a consacré plusieurs billets aux présidentielles iraniennes. Dans un premier post consacré aux sondages, il soulignait les grandes différences d’un sondage à un autre, avec les sondages de mai et juin donnant de 32% à 53,5% à Ahmedinejad et de 14% à 36,7% pour Moussavi:
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Dans un second post,  les incohérences des résultats étaient pointées: ainsi, le candidat réformateur Mehdi Karroubi avait obtenu 55,5% respectivement 36,7% des suffrages exprimés lors des présidentielles de 2005 dans les provinces du Lorestan (sa province natale) et du Khouzestan, alors que les résultats officiels de 2009 ne lui donnaient que 5% et 1% respectivement, et qu’Ahmedinejad le devance de manière absolument écrasante en 2009 dans toutes les provinces où Karroubi le devançait en 2005…

Dans un troisième post, Nat Silver soulignait que si les trois candidats conservateurs (dont Ahmedinejad) avaient péniblement atteint 41% des suffrages exprimés au premier tour de l’élection présidentielle de 2005, Ahmedinejad atteignait à lui seul 63% des suffrages exprimés dès le premier tour en 2009, tandis que le candidat libéral Mehdi Karroubi ne parvenait, selon les chiffres officiels de 2009, qu’à garder moins de 5% de ses électeurs de 2005 (sur 100 électeurs de Karroubi en 2005, seuls 5 auraient à nouveau voté pour lui en 2009).

Et ainsi de suite: un nouveau décompte des voix factice; un trop grand nombre de résultats commençant par 7 pour le candidat libéral Mehdi Karroubi, en violation de la loi (statistique) de Benford; le mystère de l’explosion du nombre de voix pour Ahmedinejad en zone rurale; la logique fallacieuse de l’ayatollah Ali Khameneï; la distribution des voix par bureau de vote et ses bizarreries; et une note finale sur les dissonnances statistiques et la fraude électorale.

Sans compter le rapport de Chatham House:

Working from the province by province breakdowns of the 2009 and 2005 results, released by the Iranian Ministry of Interior on the Farsi pages of their website shortly after the election, and from the 2006 census as published by the official Statistical Centre of Iran, the following observations about the official data and the debates surrounding it can be made.
· In two conservative provinces, Mazandaran and Yazd, a turnout of more than 100% was recorded.
· If Mahmoud Ahmadinejad’s victory was primarily caused by the increase in voter turnout, one would expect the data to show that the provinces with the greatest increase in voter turnout would also show the greatest ‘swing’ in support towards Ahmadinejad. This is not the case.
· In a third of all provinces, the official results would require that Ahmadinejad took not only all former conservative voters, all former centrist voters, and all new voters, but also up to 44% of former reformist voters, despite a decade of conflict between these two groups.
· In 2005, as in 2001 and 1997, conservative candidates, and Ahmadinejad in particular, were markedly unpopular in rural areas. That the countryside always votes conservative is a myth. The claim that this year Ahmadinejad swept the board in more rural provinces flies in the face of these trends.

Mais ce qui a finalement emporté ma conviction, c’est la manière dont été arrêtés –rapidement après l’annonce des résultats officiels, 500 arrestations déjà dans les cinq jours ayant suivi les élections du 12 juin, dont 19 le lendemain du scrutin (voir ce tableau), 23 journalistes et 70 professeurs d’université – de proches de Moussavi (et 5 parents d’Akbar Hachémi Rafsandjani), puis réprimés les manifestations massives des sympathisants des autres candidats à la présidentielle – 20 morts et 1032 arrestations au 1er juillet. Le comportement du pouvoir théocratique iranien, uni derrière Ahmedinejad, est comme celui d’un mari dont la femme aurait disparu sans laisser de traces. Des indices laissent penser que le mari pourrait être derrière cette disparition, mais en même temps chacun de ces indices peut être contesté, aucun n’étant finalement une preuve incontestable. Puis on apprend que le mari aurait vidé le compte bancaire de son épouse le lendemain de sa disparition, vendu les bijoux dans la semaine qui suit, puis laisser emmenager sa maîtresse un mois après. Même l’absence de preuves matérielles risquerait de ne pas amadouer un jury…

Le comportement du pouvoir iranien et de son représentant Ahmedinejad  n’est donc pas vraiment celui d’un vainqueur type d’élections libres et démocratiques : outre le caractère ridiculement prématuré de l’annonce officielle des résultats – bien avant le délai officiel de trois jours, il faut citer aussi le Guide suprême, l’ayatollah Ali Khameneï, déclarant le résultat officiel définitif avant même la décision en ce sens de l’organe compétent en matière de contrôle électoral, le Conseil des Gardiens. Cerise sur le gâteau : la déclaration du Conseil des Gardiens reconnaissant que le nombre des votants a été supérieur à celui des électeurs dans une cinquantaine de villes. Selon le Conseil, cela toucherait environ trois millions de suffrages exprimés, mais comme la marge officielle de la victoire d’Ahmedinejad est bien supérieure à trois millions, une éventuelle fraude n’aurait pu, selon le raisonnement du Conseil des Gardiens, affecter le résultat final – comme le dit Nate Silver, « Worst. Damage Control. Ever.« . Par ailleurs, sur ce point le Conseil fait valoir que la loi électorale iranienne permet aux électeurs de voter là où ils se trouvent et donc pas forcément sur le lieu où ils sont inscrits – un argument qui aurait pu être valide dans un autre contexte.

On retrouve là un raisonnement bien connu en France, puisqu’il fût suivi par le Conseil constitutionnel français dans l’affaire Tibéri (1) (cf. décision n° 97-2113 et autres du 20 février 1998):

5. Considérant que le cumul de ces faits, graves et répétés, au sein du même arrondissement, est de nature à accréditer l’existence d’une manoeuvre dans les conditions d’établissement de la liste électorale ;
6. Considérant, toutefois, qu’il résulte de l’instruction que le nombre des électeurs dont l’inscription peut être suspectée de fraude et qui ont voté au second tour du scrutin est sensiblement inférieur à l’écart des voix entre les candidats à ce tour, qui est de 2.725 voix ; que la manoeuvre en cause, aussi condamnable soit-elle, n’a pu dès lors inverser le résultat du scrutin ;

Amusant de constater que dans une république théocratique et dans une république laïque, le juge électoral parvient aux mêmes conclusions – quelque peu cyniques (« il a triché mais pas trop« ) – tous les chemins mènent à Qom…

Estimer que les élections présidentielles iraniennes ont été frauduleuses n’implique pas soutenir la hasbara anti-iranienne orchestrée par Israël et certains milieux étatsuniens: plusieurs l’ont relevé, mais la couverture médiatique et twitteresque des élections iraniennes a été parsemée de manipulations et contre-vérités: voir par exemple la compilation de douze erreurs factuelles diffusées sur Tweeter ou par médias, ou l’exagération du rôle de Twitter dans les protestations populaires contre la fraude électorale en Iran, voire même des manipulations sur Twitter. Pour certains (comme Georges Corm), il est malaisé de critiquer un régime en butte une agression militaire israëlienne en instance, et à une pression étatsunienne qui a cependant baissé depuis un an ou deux – comme si le fait d’être anti-impérialiste dispensait d’être démocrate. L’intellectuel iranien Hamid Dabashi en fait le reproche, accusant explicitement As’ad abu Khalil alias Angry Arab, qui y répond de manière assez convaincante à mon sens. Mais critiquer l’ingérence et l’agression israëlienne et étatsunienne n’implique pas d’avoir des illusions sur leurs victimes – ni Castro ni Ahmedinejad ne sont des sociaux-démocrates suédois; et en même temps, comment ne pas noter que la fraude électorale iranienne a eu un écho infiniment plus fort que les fraudes électorales tunisienne, algérienne et égyptienne (2), et le rôle stratégique de l’Iran n’explique pas tout. S’opposer à la domination étatsunienne et au sionisme n’autorise pas à manquer de lucidité sur la vraie nature de certains de ceux qui s’y opposent. Comme disait Cioran:

« On doit se ranger du côté des opprimés en toute circonstance, même quand ils ont tort, sans pourtant perdre de vue qu’ils sont pétris de la même boue que leurs oppresseurs. »

Lectures conseillées:
– rapport « Note on the presidential election in Iran, June 2009 » du statisticien électoral Walter Mebane:

Tests such as those considered in this paper can in general only identify places where there may be problems with the votes. In some places the suggestions may be extremely strong (e.g., for recent Russian elections, see Mebane and Kalinin 2009). In general the tests’ best use is for screening election results, not confirming or refuting claims of fraud. A significant finding should prompt investigations using administrative records, witness testimony and other facts to try to determine what happened. The problem with the 2009 Iranian election is that the serious questions that have been raised are unlikely to receive satisfactory answers. Transparency is utterly lacking in this case. There is little reason to believe the official results announced in that election accurately reflect the intentions of the voters who went to the polls.

– la liste – via The Guardian – des morts et détenus lors des manifestations contre la fraude électorale en Iran;
les résultats détaillés, district par district, en anglais;
– « Iran. Presidential Election 2005« , résultats détaillés, en anglais, des élections présidentielles de 2005;
– « Iran: le dessous des cartes électorales« , avec Marie Ladier-Fouladi, avec une comparaison des résultats des présidentielles de 2009 avec celles de 2005;
cartographie électorale comparée en les présidentielles de 2001 et de 2005;
– « La face cachée des législatives iraniennes de 2008« , toujours avec Marie Ladier-Fouladi, qui soulignait la fragilité de la victoire législative des conservateurs en 2008;
– « Analyse : les fondements des luttes de pouvoir en Iran« , par Muhammad Sahimi;
– « Iran : mouvement populaire et lutte de pouvoirs« , par Pepe Escobar;
– « Iran: la difficile sortie du khomeynisme« , par Fariba Adelkhah (2008);
– « Protest and Regime Resilience in Iran« , par Bijan Khajehpour (2002);
– la constitution iranienne de 1979 telle que modifiée en 1989, traduite en français par Michel Potocki;
– un schéma simplifié des relations entre les institutions politiques iraniennes;

(1) Jean Tibéri, ex-maire de Paris après l’élection à la présidence de la République française de Chirac, avait déjà bénéficié de la mansuétude du Conseil constitutionnel 22 années auparavant (décision n° 76-824 du 12 janvier 1977), dans des circonstances comparables. Pure coïncidence, bien entendu.

(2) Je n’oublie pas le Maroc – cependant, la fraude électorale au Maroc me semble, en 2007 et en 2009, être plus le fait des candidats que de l’Etat.

22 Réponses

  1. Impressionant comme toujours. Bravo et merci.
    Salam wa khodé hafez.

  2. Le cheminement décrit au fil des articles que vous avez lus est très intéressant et utile. Merci pour le sérieux de votre démarche et la précision des références.

  3. « S’opposer à la domination étatsunienne et au sionisme n’autorise pas à manquer de lucidité sur la vraie nature de certains de ceux qui s’y opposent. »

    Et quel est-elle cette vraie nature ? Et quelles sont les implications « pratiques » de cette dite nature ? Et qu’appellent-elles ?

    Ce sont là des questions auquelles tu ne réponds pas, I.K. ? Je ne te cache pas que je serais bien incapable d’y répondre avec aplomb et certitude moi-même (lol)… Et pourtant tout est là !

  4. Article riche en info… mais après ce que vous venez de citer comme analyses contradictoires, il est normal pour le profane d’être dérouté et soumis de ce pas à l’influence des médias…
    J’avais déjà exprimé mon opinion la dessus :
    http://reflexblog.filambda.com/2009/07/actualite/crise-elections-presidentielles-iran-elements-reponse/
    Pour moi les élections ne sont pas le vif du problème, les vraies cause de la crise sont à chercher ailleurs!

  5. Je crois que la nature d’un système qui arrête 70 professeurs d’université et tue 20 manifestants pour contestation électorale ne nécessite pas une recherche harassante…

    Sur les conséquences pratiques de cette nature, c’est principalement aux Iraniens de les tirer, nous autres pouvant nous contenter de ne pas faire comme si nous ne savions pas qu’il s’agit d’une dictature…

  6. Voilà une masse d’articles tout aussi contradictoires qu’intéressés, leurs auteurs ne cherchent pas tant d’affirmer ou d’infirmer la transparence des élections iraniennes mais plutôt de les utiliser pour conforter ou diaboliser le régime Iranien.
    Pourtant une seule phrase peut résumer la situation Iranienne: l’Iran étant une dictature invétérée et des plus vile vis à vis du respect de l’humain, ces élections ne doivent bénéficier d’aucune considération et se doivent d’être rejetées avant meme leur tenue!

  7. bravo Ik, voici une belle leçon d’humilité qui nous change de certains de tes billets populistes, comme souviens toi, sur la rupture des relations diplomatiques du maroc avec l’iran… ou plus exactement avec ce régime iranien comme je n’ai cessé de le souligner !

    Sur la question de risquer de diaboliser un régime qui s’oppose au sionisme…, il ne s’agit ici que d’une chimère, qui relève d’une part de la manipulation politique menée par des occidentaux soucieux de la  »sécurité d’israel » (plutôt de leur intérêts dans la région’), et d’autre part de ce régime Iranien lui même qui entretient ce  »mythe » aux seules fins d’accroître sa popularité, et relancer son influence à l’heure ou l’iran doive au même titre que tous les pays de la région, se résoudre à baisser d’un cran ses prétentions, et engager des réformes économiques et politiques tout en sollicitant le FMI, la banque mondiale et toutes les instances mondiales qui se spécialisent dans l’aide au développement.

    il est clair, qu’en maintenant Ahmadinejad au pouvoir, l’iran ne fait que se soustraire à ces réformes… et perdurer l’embargo très injustement imposé par  »l’impérialisme » des grandes puissances.

    Malgrès cette victoire arrachée, il ne faut pas non plus prendre pour acquis qu’un Moussavi aurait mené ces réformes à bout…, il est comme tu le souligne un produit de la révolution islamique au même titre que ses adversaires…, sauf qu’il jouit évidemment de la sympathie des occidentaux ! et c’est là qu’il faut questionner le régime des ayatollahs qui par cette rigidité démontre qu’il s’agit bel et bien de maintenir des Ali khamenei et les instances qu’ils dirige à leur place sans toucher une once de leur pouvoir !

  8. Facile de s’acharner sur une dictature lointaine et en caresser une autre toute proche dans le sens des poiles..ou plus encore ..verser des larmes chaudes quand elle vacille!

  9. 5estrellas: argh, me voilà démasqué, suppôt du makhzen que je suis… bravo, camarade, ravi de suivre ta contribution active à la mise à bas du makhzen et de ses complices compradores!

  10. Ibn Rochd: « une belle leçon d’humilité qui nous change de certains de tes billets populistes, comme souviens toi, sur la rupture des relations diplomatiques du maroc avec l’iran » – le populisme, ce doit être l’adjectif dont tu qualifies les opinions qui ne coïncident pas avec les tiennes… Pour rappel, le billet populiste dont tu parles rappelait, faits glanés sur les sites de la MAP, du MAEC et du Matin du Sahara à l’appui, l’inanité de la version officielle sur la rupture des relations entre le Maroc et l’Iran.

  11. @5estrellas : No comment !

    @Ik; veut, veut pas, le Maroc a eu raison, rien à cirer de Ahmadinejad et de son idéologie qui ne séduit que les illuminés comme lui !

    MAP ou pas MAP, la question ne se pose même pas !

  12. Ibn Rochd: le raisonnement est tellement bien construit que la réplique est impossible.

  13. IBNkafka

    Je te felicite d’avoir franchi la ligne rouge qe tu t »es fixée au moment de la crise irano-marocaine.
    tous ceux qui osaient critiquer la dictature iranienne étaient taxés par toi, de makhzenistes corrompus qui s’abreuvent de MAP et du Matin.

    Il nest jamais trop tard pour réviser sa position et lever le voile pour se rendre compte de la nocivité du regime des ayatollah (répression des opposants, pendaison, lapidation, emprisonnement et condamnation des blogueurs, journalistes, professeurs, de simples jeunes qui aspirent à la liberté…)
    Bravo ! Bon début

  14. @Ik: Ton monologue ne changera rien aux faits avérés!
    @ Ibn R; Il ne faut pas que tu te sentes obligé de commenter mes commentaires!

  15. @Ik, même si on devait faire tout pour plaire à certains, il n’y a pas lieu de comparer ce qui est incomparable ! le régime  »révolutionaire » despotique Iranien qui se proclame de la république et qui pratique le contraire des principes républicains est de très loin incomparable avec un régime au Maroc qui n’a pas de complexe à décréter la monarchie absolue, tout en pratiquant une ouverture ( dans le sens sain du terme, que très peu de pays arabo musulmans peuvent se prévaloir ! ( et donc ne va pas enfoncer le clou et mettre cette ouverture dans un cabaret de marrakech encore… s’il te plait)

    je refuse cette manière très simpliste de vouloir mettre dans le même panier deux régimes aux antipodes l’un de l’autre, et même en les qualifiant tous les deux de théocratiques, je doive excuser ou encourager la suscéptibilité ou l’inconsistance de ces  »simplificateurs » qui n’hésitent pourtant pas les premiers à trouver à l’un de nobles vertus et incriminer l’autre d’on ne sait quelle manière !

    en plus, comparer un modèle sunnite malékite qui visiblement a moins de problèmes à intégrer des valeurs universelles avec un modèle chiite extrêmiste, aux mains d’un régime presque fashiste qui a tous les problèmes du monde à coexister pacifiquement avec ses  »frères » sunnites partout en terre d’islam !

    à lire parfois les propos  »anti maroc » de certains, j’ai de la peine à croire qu’ils soient marocains, car tout indique qu’ils ne connaissent de ce Maroc absolument rien du tout ! ou je me trompe ?!!

    respectueusement !

  16. al maghribi: Pendaison et lapidation mises part – et ce n’est pas un détail, je l’admet – ce que tu écris du régime iranien s’applique aussi au régime marocain: répression des opposants, emprisonnement et condamnation de bloggeurs et journalistes. Si on suit ton raisonnement, il faudrait rompre les relations diplomatiques avec l’Arabie séoudite et quelques autres Etats du Golfe, il n’aurait pas fallu saluer le coup d’Etat d’Abdallahi en Mauritanie, il faudrait rompre avec la Tunisie et l’Egypte, etc…

    Et sinon tu ne saisis bien évidemment pas le sens de mon message: on peut avoir de la sympathie pour le combat d’un pays contre les ingérences étrangères et l’impérialisme ou le sionisme, et nénamoins tenir sa politique intérieure pour détestable. Mais c’est sans doute trop demander aux lecteurs de la MAP que de saisir cela.

    5estrellas: ton talent rhétorique ne peut qu’inviter au silence.

  17. […] Autopsie des élections présidentielles iraniennes, ou tous les chemins mènent &… | Ibn Kafka has written a post on the Iranian elections that I wanted to write but never had time to. Perhaps I should just translate his from the French… Deep Purple, le temple de Jupiter… et le Hezbollah – Proche-Orient – Le Monde.fr | "Smoke on the water" in Baalbek. How cool is that? Matthew Yglesias » Dershowitz: Palestinians ‘Played A Significant Role In The Holocaust’ | Alan Dershowitz: what a lying cunt. EGYPT: Fatwa issued against secular author | Babylon & Beyond | Los Angeles Times | Official fatwa against secular author Sayyid Qemni. Algeria, POLISARIO and the Mauritanian election « Maghreb Politics Review | Alle on Mauritania's sahrawi dimension. MIDEAST: Fatah’s Leadership Crisis Deepens – IPS ipsnews.net | Helena Cobban on Fatah. 5344Commentshttp://arabist.net/archives/2009/07/28/links-for-07-27-09-to-07-28-09/Links+for+07.27.09+to+07.28.092009-07-28+18%3A00%3A19arabist Published by arabist July 28th, 2009 Categories: Links. […]

  18. @Ibn Rochd

    « …et engager des réformes économiques et politiques tout en sollicitant le FMI, la banque mondiale et toutes les instances mondiales qui se spécialisent dans l’aide au développement… »

    Le père Noël existe je viens d’en avoir la preuve même qu’il s’appelle « le consensus de Washington » alors,pas belle la vie?

  19. @IK: Oui il invite au silence…et à la meditation!

  20. L’introspection aurait été préférable, mais chacun est libre de ses loisirs.

  21. « Tous les chemins mènent à Qom »…Excellent, joli jeu de mots!

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