Selon Bakchich, le TGV du plubopaysdumonde est en passe de dérailler

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Un bel éléphant blanc en perspective, que ce TGV que le Maroc n’a pas les moyens de se payer. Bakchich le révèle avec des détails qui augurent très mal:
– la SNCF, qui doit réaliser les études préalables indispensables à la réalisation du projet, pour un montant de 75 millions d’euros correspondant à un don français, a gonflé son devis – guère étonnant, puisque ce marché d’études a été attribué, tout comme le marché global du TGV, en gré-à-gré et donc sans appel d’offres, c’est-à-dire sans appel à la concurrence, la France n’étant tout de même pas le seul constructeurs de trains rapides;
– la France va tant bien que mal trouver environ 825 millions d’euros de prêt – aux conditions très avantageuses (prêt sur 60 ans, dont 20 ans de moratoire de remboursement, à taux bonifié) pour financer le projet, estimé de manière exagérément optimiste à 1,875 milliards d’euros – le premier rail n’a pas encore été posé que le coût est déjà majoré de 25%, pour un montant global révisé de 2,3/2,4 milliards d’euros;
– la banque européenne d’investissement aurait été sollicitée pour un prêt d’un montant de 500 millions d’euros;
– il resterait donc environ 1 milliard d’euros à trouver pour l’Etat marocain, en étant excessivement optimiste sur l’absence de surcoût des travaux et équipements à la livraison, ce qui confine à du déni de réalité

C’est comme si c’était fait.

Ah, j’entends des nihilistes qui s’interrogent sur le coût du billet de TGV Tanger-Casa (a clue: pour Paris-Bruxelles a/r, ça tourne autour de 150 euros) et se demandent le pour mille de la population marocaine qui pourra se le payer.

Quoiqu’il en soit, les Marocains seront sans doute heureux d’apprendre que les milliards que le régime de Mohamed VI veut dépenser dans le rail s’adressent surtout aux nantis, aux business man et aux touristes, clientèle visée par le TGV. Pour convaincre les 27, le régime a tenu à glisser dans le dossier la carte d’un réseau à grande vitesse rêvé. Avec un tunnel, les villes espagnoles et marocaines ne seraient qu’à quelques heures de TGV. Même un proche du dossier souligne « l’aberration économique du projet de grande vitesse ferroviaire marocaine. Etant donné que le niveau de vie privera le gros de la population de l’accès à un TGV, on voit mal comment la seule clientèle des riches et des touristes arrivera à rentabiliser le premier tronçon Tanger Kenitra ». Au risque de jeter de l’huile sur le feu, un observateur espagnol estime que l’Algérie s’y prend mieux en modernisant le réseau ferroviaire existant pour porter sa vitesse à 200 km/h.

D’autres esprits chagrins, à la solde de Bob Ménard, Moulay Hicham et du réseau Belliraj, se demandent également ce qu’il adviendra du frêt, généralement non prévu sur le TGV français que les décideurs marocains ont décidé de s’offrir, et s’interrogent sur les projets pharaoniques prévus pour relier Tanger à Agadir par TGV:

Fin mars, les autorités marocaines ont même remis un petit coup de pression. Le directeur général de l’Office national des chemins de fer (ONCF), Rabie Khlie, a détaillé les projets pharaoniques que prévoit le Maroc pour ses sujets. Casablanca et Tanger relié à 300 km/h au plus tard en 2014 après 1,7 milliards d’euros de travaux. Puis en 2030, Tanger relié à Agadir à coup de 9 milliards supplémentaires.

Des prêcheurs de haine se demandent enfin si le TGV n’a pas été acheté pour impressionner Jodie Foster, permettre aux ministres et ambassadeurs itinérants du plubopaysdumonde de dire que « le Maroc est le premier pays arabo-islamo-africain à avoir le TGV« , ou enfin de narguer Dubaï.

Le Maroc à l’assaut de la Silicon Valley

« Le Maroc dispose de toutes les conditions requises pour la création d’une «Silicon Valley», une structure de fertilisation des idées innovatrices de progrès et de développement socio-économique« . Daniel Rouach, in Le Reporter du 25 septembre 2008.

Exact. Soyons tout de même objectifs: il faudra tout de même songer à s’occuper sérieusement des ftours qui déboulent et des petits malins.

Addendum: 7didane avait déjà évoqué la question.

Pendant ce temps, à Ifni…


Les lyncheurs portent l’uniforme. Tout commentaire est superflu, si ce n’est une meilleure compréhension de ce qui avait pu pousser Saint Just à dire que « un peuple n’a qu’un ennemi dangereux, c’est son gouvernement ».

Et puis non: je ne sais pas ce qu’a fait le pauvre bougre qui se fait froidement tabasser par nos vaillants représentants de l’ordre, ou de ce que l’on présente comme tel, mais même Marc Dutroux ou Slobodan Milosevic n’ont pas été traités de la sorte. Il n’a pas l’air armé, ni de résister, et ses lyncheurs sont six ou sept. Quelle honte! Quel scandale! C’est Ifni ou Ramallah?

Hat-tip: Citoyen.

Addendum: Ces images sont plus anciennes et datent des émeutes de juin à Ifni. On y voit des forces dites de l’ordre lancer des pierres – oui, vous avez bien lu – contre des personnes qu’on ne voit pas mais qu’on peut imaginer être des manifestants – il est probable qu’ils en lancent également. Affrontements entre bandes de jeunes, ou entre manifestants, oui – opération de maintien de l’ordre: en aucun cas. Si par malheur des manifestants lanceraient des cocktails molotov, les forces dites de l’ordre en lanceraient-elles à leur tour?

Mes posts sur Ifni, dans l’ordre:
Droits de l’homme: “Aujourd’hui, le Maroc marque le pas” ;
Alors, ces viols? ;
Les émeutes en général et cellles de Sidi Ifni en particulier ;
Sidi Ifni et les normes marocaines et internationales en matière de maintien de l’ordre ;
Des remous à l’OMDH après le rapport sur les émeutes d’Ifni ;
Le Matin du Sahara Watch: “A Sidi Ifni, l’Etat et la patience des forces de sécurité, ont évité le pire !” ;

Pan sur le bec – le golf ne financera pas le recrutement des diplômés-chômeurs


Un petit cours de lecture de la loi des finances:

un diplome pas chomeur, sur août 19th, 2008 à 1:40 Dit: Edit Comment
Bonjour,

Cet article est malheureusement basé sur une erreur de lecture de la loi de finance et sa mauvaise compréhension. Je me permets de corriger car s’il est vrai qu’il faut pointer les aberrations de cette loi il faut quand même ne pas le faire sur des fausses interprétations.

Effectivement dans la loi de finance 2008 , volet dépenses d’exploitation une dotation de 23.000.000 Dhs est affecté au royal Golf Dar Es Salam (chapitre 4.2.1.0.0.04.001 ).
Mais il faut continuer la lecture et aller au chapitre 4.1.1.0.0.04.001 ou l’on peut s’apercevoir que le royal Gold Dar Es Salam rapporte à l’Etat la somme de 23.000.000 Dhs (recette d’exploitation chapitre 4.1.1.0.0.04.001).

Le solde est donc zéro. Et le contribuable n’a pas payé 23.000.000 Dhs puisque le golf en question rapporte autant. C’est propre à beaucoup d’organismes dits SEGMA.
Tout au plus on peut dire que le contribuable aura été lésé sur intérêts puisque l’Etat avance 23 millions au début d’exercice et les récupère en fin d’exercice sans que le glof ait payé les intérêts. Mais bien entendu l’etat ne donne pas 23 millions au glof dar salam.

Amitiés.

Ne croyez pas tout ce que vous lisez ici – mais ça, vous le saviez déjà…

Pour les non diplômés non chômeurs, les SEGMA sont des services de l’Etat gérés de manière autonome. Voilà, c’est tout, retournez devant la télévision.

L’Economiste-watch – flashback persan

Via un commentaire de Citoyen chez Larbi, quelques considérations géopolitiques salahesques, portant sur l’Iran (ça date quand même de 2007, mais le génie est intemporel):

Démagogues

C’est une nouvelle à peine croyable, et pourtant elle est vraie: le quatrième producteur mondial de pétrole, l’Iran, est incapable de fournir à sa population l’essence dont elle a besoin. Ces besoins ne sont pas bien grands puisque le revenu par tête des Iraniens n’est pas très supérieur à celui du Maroc, malgré la manne des pétrodollars. C’est d’ailleurs ce paradoxe, et en dépit de la répression policière, qui a poussé des jeunes à se révolter violemment contre les mesures de restrictions. On comprend leur colère lorsqu’on sait que le taux de couverture énergétique (théorique) de leur pays est de 195%, quand celui du Maroc n’est que de 6%.
Qu’est-ce que le Maroc a à voir avec ces événements, qui sont, somme toute, bien lointains?
D’abord, et toute première leçon: lorsqu’on mélange la religion et la politique, les résultats sont désastreux, pour la population et pour le pays. Qu’on en juge! Ce pays millénaire de 70 millions d’habitants, qui a (avait?) une base industrielle sans commune mesure avec celle du Maroc, n’est pas capable d’offrir ne serait-ce que les instruments d’une communication moderne et confortable à sa population. Il n’y a que 62 téléphones portables pour 1.000 Iraniens. A titre de comparaison, les Marocains en ont 312.
Ensuite, deuxième leçon, quand le pouvoir politique n’autorise aucune liberté d’expression, il empêche en même temps l’autorégulation du pays. Par exemple, quand les journaux marocains s’inquiètent du déficit prévisible en électricité, le gouvernement se dépêche d’agir, ce qui pour le moins limitera les dégâts. Les journaux iraniens, eux, n’ont pas le droit de critiquer ouvertement leurs responsables. Résultat, il n’y a pas de sonnettes d’alarme, pas d’évaluation de l’action publique… jusqu’au jour où il n’y a plus d’essence à la pompe!
Enfin et en période électorale c’est important: méfions-nous des démagogues et des jeteurs d’anathèmes. Ce sont des criminels en puissance

Nadia SALAH

Un véritable feu d’artifice. Permettez-moi de souligner les points suivants:

1- « le revenu par tête des Iraniens n’est pas très supérieur à celui du Maroc » – c’est vrai, selon une fatwa d’un cheikh salafiste de la Banque mondiale le revenu par habitant du Maroc en 2006 était de 3.860 USD, tandis que le chiffre correspondant pour l’Iran était de 9.800 USD, soit en gros 2,5 fois plus par habitant que le Maroc. Mais on n’est pas obligé de prendre pour argent comptant cette odieuse propagande chiito-nihiliste.

2- « en dépit de la répression policière, qui a poussé des jeunes à se révolter violemment contre les mesures de restrictions » – seuls des nihilistes élitistes et étrangers à l’authentique modernité du terroir allégueraient qu’avec Sefrou, Ifni et Marrakech, le Maroc n’aurait rien à voir avec ces phénomènes connus des seuls pays étrangers, les émeutes au Maroc étant toujours ourdis par des marginaux à la solde des séparatistes (1).

3- « lorsqu’on mélange la religion et la politique, les résultats sont désastreux, pour la population et pour le pays » – certains ennemis de l’authenticité moderne propre au génie marocain tentent vainement de diffamer le génie national en évoquant certains passages obscurs d’un texte au demeurant inconnu et inappliqué – « Le Royaume du Maroc, Etat musulman souverain » (préambule), « L’islam est la Religion de l’Etat qui garantit à tous le libre exercice des cultes » (article 6), « La devise du Royaume est DIEU, LA PATRIE, LE ROI » (article 7), « Le Roi, Amir Al Mouminine. Représentant Suprême de la Nation, Symbole de son unité, Garant de la pérennité et de la continuité de l’Etat, veille au respect de l’Islam » (article 19), « Le Conseil de régence est présidé par le premier président de la Cour Suprême. Il se compose, en outre, du président de la Chambre des Représentants, du président de la Chambre des Conseillers, du Président du Conseil régional des oulémas des villes de Rabat et Salé… » (article 21), « Aucun membre du Parlement ne peut être poursuivi ou recherché, arrêté, détenu ou jugé à l’occasion des opinions ou votes émis par lui dans l’exercice de ses fonctions, hormis le cas où les opinions exprimées mettent en cause le régime monarchique, la religion musulmane… » (article 39) et enfin « La forme monarchique de l’Etat ainsi que les dispositions relatives à la religion musulmane ne peuvent faire l’objet d’une révision constitutionnelle » (article 106).

4- « Il n’y a que 62 téléphones portables pour 1.000 Iraniens. A titre de comparaison, les Marocains en ont 312 » – cf. « Jamais, depuis trente ans, je n’ai vu le Maroc courir à une telle vitesse ! Une classe moyenne est en train d’émerger. Il a été vendu plus de 100 000 voitures neuves l’année dernière, contre 10 000 il y a quinze ans« .

5- « quand le pouvoir politique n’autorise aucune liberté d’expression, il empêche en même temps l’autorégulation du pays » et « Les journaux iraniens, eux, n’ont pas le droit de critiquer ouvertement leurs responsables » – commentaires superflus, n’est-ce pas Ahmed Benchemsi?

6 – Nadia Salah, sans doute terrassée par l’effort de réflexion, n’a pas évoqué les dangers de l’élection du chef de l’Etat au suffrage universel (2), cause évidente du retard iranien – ces dangers ont pourtant récemment été soulignés par ses collègues éditorialistes du Matin du Sahara.

Etant moi-même terrassé par l’effort, je vous renvoie à la Gâchette du Maroc pour une analyse plus poussée du discours de la méthode salahesque.

(1) Je sais, inutile de le signaler, c’est anachronique, lesdites émeutes ourdies par des cercles séparatistes à l’étranger ayant eu lieu après ladite chronique de Nadia Salah, mais ne me cassez pas la baraque.

(2) Suffrage universel fortement limité dans le cas iranien par le filtre idéologique et institutionnel éliminant tout candidat non-favorable au caractère religieux du régime.

L’Economiste-watch: « Jamais, depuis trente ans, je n’ai vu le Maroc courir à une telle vitesse! »

Nos éditorialistes s’exportent – le dernier exemple en est donné avec cette puissante analyse de Nadia Salah, reproduite dans Le Monde:

« Jamais, depuis trente ans, je n’ai vu le Maroc courir à une telle vitesse ! Une classe moyenne est en train d’émerger. Il a été vendu plus de 100 000 voitures neuves l’année dernière, contre 10 000 il y a quinze ans », souligne Nadia Salah, éditorialiste et directrice du quotidien L’Economiste.

Ce doit être une coquille: elle voulait sans doute dire Marock.

Hat-tip: Chakazoulou.

Bon, je m’en voudrais de désespérer Gauthier, Racine, Souissi et Californie mais malgré toute l’estime non feinte que j’ai pour L’Economiste en général et Nadia Salah en particulier, je souhaiterais préciser que si 100.000 voitures neuves ont été vendues en 2007 contre 10.000 vers 1992-93, c’est pas seulement parce que le Maroc est en voie de devenir la Suède du versant sud de la Méditerranée, mais aussi que:
1- Les droits de douane pour les voitures d’occasion ont explosé;
2- Les droits de douane pour les voitures neuves ont baissé.

Et sans être économiste, on pourrait s’interroger sur cette analyse de l’économie marocaine se fondant sur un critère aussi indirect que la vente de véhicules neufs. Le Monde se garde d’ailleurs bien d’entériner l’enthousiasme salahesque.

Pour ceux qui veulent vraiment avoir une petite idée de l’économie marocaine, voici un extrait de l’Ecomist Intelligence Unit:

Economic data
Aug 7th 2008
From the Economist Intelligence Unit
Source: Country Data

Country Data: Morocco

The content on this page is an extract from The Economist Intelligence Unit’s CountryData.

– The political environment is expected to remain broadly stable, but the prospect of widespread social unrest, especially over price rises, or further attacks by radical Islamist militants, cannot be ruled out. The government will continue to try to counter such threats by pushing ahead with reforms aimed at stimulating economic growth and private-sector involvement in order to reduce unemployment. The government will also implement measures to improve the country’s infrastructure and will attempt to promote moderate forms of Islam.

– There are few signs that the king, Mohammed VI, will relinquish any of his considerable constitutional powers before the end of the forecast period. Although the king will remain popular, this cautious approach to reform will continue to attract criticism from some elements of the political opposition.

– There is a risk that the relatively poor showing of the main legally recognised Islamist-leaning party, the Parti de la justice et du developpement, in the 2007 parliamentary election will lead some of the group’s supporters to become disaffected with the parliamentary system, and potentially to move towards more radical (although not necessarily violent) opposition groups.

– The government will make some advances with economic reform, but progress will be slow and held back by limited resources, inefficient bureaucracy and the problems arising from widespread nepotism and corruption.

– Although economic activity will continue to be intermittently hindered by the performance of the agricultural sector, largely owing to periodic droughts, overall annual real GDP growth during the forecast period should be in the range of 5-6%. This represents an improvement over historical growth rates, but is still below the 7-10% levels that are widely regarded as necessary to have a major impact on poverty and unemployment.

– Consumer price inflation will continue to be partly suppressed by extensive government subsidies on basic goods, albeit at a cost to the budget. Nonetheless, the ongoing strength of international oil prices will add to costs in Morocco, a net fuel importer. An expected moderation of international non-oil commodity prices in 2010 should partly mitigate imported inflation, but higher commodity prices or further bad harvests would pose upside risks.

– The government is expected to start to liberalise the exchange rate from 2009, which should boost export competitiveness. Rising exports, remittances and services credits will offset an expected rapid increase in the import bill, and the current account is expected to record surpluses from 2010.

Heavy Metal Islam

Lu dans le Los Angeles Times:

As one metalhead in Morocco told author Mark LeVine, « We play heavy metal because our lives are heavy metal. » (…)

A professor of Middle Eastern history at UC Irvine and sometime musician, LeVine documents some vibrant, if marginalized, hard rock scenes across the region in « Heavy Metal Islam, » and comes away convinced of the « revolutionary potential of a bunch of kids. » (…)

He describes an environment where rapid globalization has shaken identity and community, places such as Morocco where the rich live more lavishly than ever and young multitudes from slums of Casablanca and elsewhere have few places to turn beside the local mosque. That gap, writes Le- Vine, is the « caldron that produces both Morocco’s metalheads and its extremists. »

Heavy metal musicians in the Islamic world are not typical careerists but musical revolutionaries putting everything at risk for little payoff beyond dreams of free expression. The price has been high, writes LeVine. Morocco initially repressed the scene, convicting 14 metal fans in 2003 as Satanists recruiting « for an international cult of devil worship. » (…)

Some struggles are internal. One young player from the Moroccan band Immortal Spirit was « wicked at soloing, » but quit the band and turned « fanatic about religion, » grew out his beard and no longer listens to music. The all-female Moroccan band Mystik Moods were screamed at by young men outraged by the idea of teenage girls playing metal. As one band member told LeVine, « It’s not easy to be a girl on the metal scene, no matter what country you’re living in. »

LeVine compares the polite, soft-spoken manner of Islamists he meets to conservative Christians back in the U.S. And the crackdown on « Marockan roll » and other scenes shares some of the historic intolerance for the devil’s music in America, where Beatles records were burned, shock-rockers arrested and songs banned from the airwaves. Young men in long hair and black T-shirts are proudly marginalized everywhere, but the stakes are far higher here.

Le Maroc exporte de l’eau en Europe

C’est littéralement vrai, en tenant compte tant de l’exportation des agrumes que du tourisme:

Le tourisme exerce une pression croissante sur les ressources en eau des pays méditerranéens
LE MONDE | 25.07.08 | 15h42 • Mis à jour le 25.07.08 | 15h42
En temps normal, environ 150 millions de personnes vivent sur le littoral méditerranéen. En juillet et août, la population explose : quelque 250 millions de visiteurs convergent sur les côtes, faisant de la Méditerranée la première région touristique au monde. Cet afflux constitue une source de revenus indispensable pour les pays concernés, mais exerce une pression de plus en plus forte sur l’environnement, au point qu’écologistes, experts et élus s’en alarment. La surexploitation des ressources en eau les inquiète particulièrement.

Une ressource mal répartie

Malte, la Libye, les territoires palestiniens, Israël, l’Algérie et la Tunisie sont en situation de pénurie, avec moins de 500 m3 d’eau par an et par habitant.

Le Maroc, l’Egypte, Chypre et la Syrie sont considérés comme pauvres en eau, avec une ressource comprise entre 500 et 1 000 m3/an/habitant.

Les autres pays du bassin disposent de plus de 1 000 m3/an/habitant et sont considérés comme riches en eau, ce qui n’exclut pas des tensions localisées dans le temps et l’espace.

De 1995 à 2004, certains pays ont connu des taux de croissance annuels du tourisme très élevés, comme la Croatie (+ 20 % par an), la Syrie (+ 15,7 %), l’Egypte (+ 11,7 %), l’Algérie et la Turquie (+ 10 %). Selon les projections effectuées par le Plan Bleu, organisation dépendante du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) chargée de la Méditerranée, la fréquentation touristique de la région pourrait atteindre 637 millions de personnes en 2025. Pour Paolo Lombardi, directeur du bureau méditerranéen de l’organisation écologiste WWF, le tourisme sera dans les années à venir « le principal facteur de dégradation écologique des côtes méditerranéennes ».

Une première conséquence saute déjà aux yeux des visiteurs: 42 % du littoral sont bétonnés. Hôtels, résidences secondaires, commerces et infrastructures se concentrent sur la bande côtière, détruisant des écosystèmes particulièrement riches. Les embouteillages génèrent pollution atmosphérique et gaz à effet de serre. Les ressources halieutiques, trop sollicitées, souffrent. Les déchets, abondants, finissent la plupart du temps en mer.

Les touristes arrivent en été, au moment où l’eau se fait rare, dans des pays où la ressource est déjà limitée. « La concentration des visites, à la fois dans le temps et dans l’espace, aggrave les situations existantes », relève Pierre Icard, du Plan Bleu. Chaque touriste consomme environ 300 litres d’eau par jour, soit le double des populations locales (jusqu’à 880 litres pour le tourisme de luxe). Le remplissage des piscines, l’arrosage des golfs et des espaces verts réclament également beaucoup d’eau.

Dans les Cyclades, en Grèce, la consommation d’eau estivale est de cinq à dix fois plus élevée qu’en hiver. Cette demande, ajoutée à la consommation locale, conduit à une surexploitation des nappes souterraines qui entraîne une salinisation croissante des eaux douces. L’afflux de population contribue également à la pollution de celles-ci, les eaux usées étant souvent rejetées sans traitement dans le milieu naturel.

L’EXEMPLE DU CLUB MED

L’augmentation conjointe de la population locale et de la fréquentation touristique à venir fait craindre des conflits d’usage. Si la demande en eau est stabilisée, voire en baisse sur une partie de la rive nord de la Méditerranée, elle devrait doubler en vingt ans en Turquie, en Syrie, en Libye, au Maroc et en Algérie. La concurrence avec le secteur agricole, principal consommateur d’eau (63 % des volumes), est redoutée. « L’Espagne ou la Tunisie doivent déjà arbitrer entre les différents usages, ce qui sera de plus en plus fréquent, explique Pierre Icard. Les gains liés au tourisme sont évidents, mais on ne calcule pas ce qu’on perd en sécurité alimentaire, par exemple. »

Certaines solutions sont déjà mises en oeuvre. La Tunisie, par exemple, qui accueille 7 millions de touristes par an, veut ramener la consommation de 560 litres par lit occupé et par jour à 300 litres. « Si nous ne maîtrisons pas la consommation, nous aurons des problèmes d’ici une quinzaine d’années », affirme Jean Mehdi Chapoutot, expert en développement touristique dans ce pays.

La modernisation des réseaux de distribution, où les fuites entraînent le gaspillage de 30 % à 40 % de l’eau, est encouragée financièrement par l’Etat. Les eaux issues de 45 des 75 stations de traitement du pays sont réutilisées pour l’arrosage des terrains de golf et des jardins ou la recharge des nappes souterraines. La réutilisation est également très développée en Egypte et en Israël, et elle a commencé à Chypre, en Syrie, à Malte, en Libye et en Espagne.

La généralisation d’appareils économiseurs d’eau pourrait permettre de diminuer de moitié la consommation, selon l’Agence européenne de l’environnement. Relever les tarifs est un autre levier. Mais cela peut conduire les hôteliers à effectuer des forages et à pomper sans contrôle dans les nappes. « Il existe plusieurs niveaux d’action possibles: les Etats, les collectivités, les entreprises, note Pierre Icard. Mais dans un contexte très concurrentiel, où l’on peut changer de destination facilement, le pouvoir des politiques publiques est assez faible. »

Pour Paolo Lombardi, du WWF, il revient aux Etats de « fixer un cadre qui permettra de mieux équilibrer les différents usages du territoire, sans oublier la biodiversité ». « Mais les entreprises ont un grand rôle à jouer ; certaines avancent », ajoute-t-il.

Le Clud Med, par exemple, dont une trentaine de villages sont implantés en Méditerranée, utilise des économiseurs d’eau, des détecteurs de fuites, et réutilise les eaux usées. Selon Agnès Weil, responsable du développement durable de l’entreprise, la sensibilisation des touristes au respect de l’environnement est importante. « C’est un travail sur le long terme : les statistiques ne vont pas bouger d’un coup, mais c’est un discours que les gens sont prêts à entendre aujourd’hui, et qui est même attendu », affirme-t-elle.

Gaëlle Dupont
Article paru dans l’édition du 26.07.08.

Pour le Maroc, l’évolution des ressources en eau est négative ces dernières années. En se basant sur les données fournies via le Plan Bleu, les ressources en eau étaient autour de 30 km3/an vers 1995/97, et de 20 km3/an vers 2005/2007 – une baisse d’un tiers en dix ans.

Une présentation d’Anne-Marie Harper, experte ayant présenté un rapport au Secrétariat d’Etat marocain à l’eau, brosse un tableau sombre:

􀂓 1960 : 2560 m3/hab./an
􀂓 Actuellement : 1000 m3/hab./an
varie du Nord au Sud de 1850 à -100
􀂓 2020 : 745 m3/hab./an

Pas de miracle: ce stress hydraulique accru et accéléré est lié au réchauffement climatique notable qui sévit au Maroc – voir par exemple ce qu’en disent Ali Agoumi et Abdelhafid Debbarh dans le chapitre intitulé « Ressources en eau et bassins versants du Maroc : 50 ans de développement (1955-2005) » du rapport officiel du bilan du cinquantenaire de l’indépendance du Maroc:

Sur la base de 1000 ans de données, on peut déduire que le phénomène de sécheresse est structurel pour le climat marocain; des cycles de sécheresses de différentes durées (1, 2, 3, 4 et 5 ans) ont été régulièrement observés. Ainsi il a été conclu que les sécheresses annuelles se présentent une fois tous les 10 ans; les sécheresses de longue durée de 5 ans ont par contre une période de retour de 360 ans.
En plus du caractère structurel de la récurrence des sécheresses, ces dernières deviennent de plus en plus sévères. (…) (p. 9)
Une étude réalisée par la direction de la météorologie nationale a permis de quantifier la différence en précipitations entre ces deux périodes. Elle a estimé que le cumul des précipitations était en baisse de plus de 30 % durant les années 1978-1996 par rapport à la période 1961-1977. (p. 10)
Les trois dernières décennies ont connu une température plus élevée en moyenne annuelle, une évaporation et une évapotranspiration plus fortes et donc des besoins en eau plus importants. Parallèlement les apports pluviométriques ont chuté : d’où une situation critique du secteur eau dans le royaume. (p. 11)
Entre 1950 et 1980, la qualité des eaux était moyenne à excellente indépendamment de l’hydraulicité. Dés 1980 la qualité des eaux s’est dégradée fortement (figure 9) et ce en relation avec les différentes pollutions auxquelles elles sont soumises : domestiques, industrielles et agricoles. (p. 14)

Le principal consommateur d’eau est l’agriculture:

La partie la plus importante des eaux mobilisées est utilisée en agriculture. Toutefois cette dominance tend à s’atténuer avec les années : En 1990 l’irrigation représentait 93 % des usages de l’eau. En 2000 le poids de l’agriculture était moins important avec 86 % seulement. On estime aujourd’hui ce pourcentage à moins de 85 %. En 2020 l’agriculture devrait représenter au niveau des usages aux environs de 76 %. Cette tendance s’explique par la diversification de l’économie nationale et l’augmentation de la demande en eau potable (Tableau 5). (p. 26)

Et certaines zones urbaines, et touristiques, sont en situation critique:

Il est à noter que durant les périodes de sécheresses généralisées, 1980-1985 et 1990-1995 le bilan hydrique était déficitaire dans pratiquement tous les bassins versants du pays.
Plusieurs nappes phréatiques ont été surexploitées durant ces deux dernières décennies en particulier celles du Souss, du Haouz, de la zone littorale Rabat-Safi, de Saiss… La baisse du niveau d’eau dans ces nappes a été continue depuis les années 70 et a atteint des niveaux critiques en 2001 (figure 18). Le problème de la salinisation des eaux souterraines, par intrusion marine, s’est déjà posé dans la zone côtière d’El Oualidia. (p. 37)

Les perspectives d’avenir sont riantes:

Cette évolution probable du climat de la région avec 1o C de réchauffement et 4 % de réduction des précipitations entre 2000 et 2020 aurait, si elle se produisait, un impact énorme et significatif sur le cycle de l’eau et aussi sur la demande en eau dans notre pays. (p. 42)
Il y a donc une convergence entre l’approche capital en eau, et une estimation plus détaillée pour affirmer que 2020, 2025 seraient des années où les besoins en eau au Maroc dépasseraient le potentiel en eaux mobilisables : le Maroc entamerait alors une autre étape de son histoire dans un contexte de pénurie d’eau. Notons que les hypothèses considérées ici n’ont en rien exagéré la situation probable en 2025. En effet, et à titre d’exemple, la dégradation de la qualité des ressources en eau et la diminution qui en résulterait au niveau du potentiel réel en eau mobilisé pouvant être utilisé par les usagers n’ont pas été prises en considération.
De plus, il a été démontré qu’en 2020 six bassins hydrauliques sur les huit bassins existants seraient déficitaires. 35 % des populations du pays disposeraient de moins de 500 m3/hab/an et connaîtraient donc une pénurie critique de l’eau. (p. 44)

A mettre en parallèle avec les récentes déclarations de l’ancien premier ministre Driss Jettou, qui dénotent un désintérêt absolu des problèmes hydrauliques et agricoles:

«Le Maroc n’a pas de problème de foncier, il a un problème de projets» (…)
«Nous ne faisions pas la fine bouche. Tous les projets, marocains ou étrangers, ont été servis pour peu qu’ils aient tenu la route» (…)
«Nous nous disions, c’est une fenêtre qui s’est ouverte, il faut l’exploiter au maximum parce qu’elle peut se refermer à tout moment» (…)
«Il est nécessaire de tirer les enseignements du débat actuel. Le système est forcément perfectible mais l’Etat ne doit en aucun cas faire marche arrière sur sa politique d’encouragement à l’investissement ou de stabilisation des prix. Les terrains n’ont de valeur que par les projets qu’ils abritent et, au Maroc, le foncier, ce n’est pas cela qui manque»

Et alors, quoi de répréhensible dans ces propos me diriez-vous? Pas mal de choses, mais du point de vue de l’eau, surtout ceci, rappelé récemment par La Vie économique:

La scène se passe le 29 novembre 2005, lors d’une réunion de la commission interministérielle des investissements. Dans l’euphorie des projets d’investissements que connaît le pays, Adil Douiri, alors ministre du tourisme, ramène dans son cartable quatre projets touristiques comprenant la construction de 7 parcours de golf dans la région de Marrakech. Alerté, Abdelkébir Zahoud, alors secrétaire d’Etat à l’eau, s’oppose aux projets.

La raison ? Marrakech accuse déjà un déficit de 60 millions de m3 par an et, d’ici 2016, sera en situation de grave pénurie. Las, Driss Jettou, Premier ministre, tranchera en faveur de l’investissement… quitte à brancher la ville ocre au Barrage d’Al Massira s’il le faut.

C’est bien beau les touristes – et les exportations d’agrumes – et les devises qu’ils rapportent à Bank al Maghrib, mais que ferons nous quand nous n’aurons plus d’eau? Et surtout les zones touristiques, qui sont paradoxalement en zones de stress hydraulique: Agadir (également zone du culture agrumicole), Marrakech, Ourzazate…

Et qui en parle?

Je me surpris à prononcer la réplique makhzénienne sortie probablement du fin fond de mon inconscient : « revenez Lundi »…

Ca se passe chez Lionne d’Atlas

« Action gouvernementale: Chantiers sociaux du gouvernements (sic): under construction »

Je n’invente rien: