
Un nouveau film vient de sortir, « La journée de la jupe« . Ca faisait longtemps, mais Isabelle Adjani y tient le rôle principal – une enseignante quinquagénaire en jupe et bottes noires qui prend en otage ses élèves, des indigènesjeunes de banlieue. En lisant l’entretien qu’elle a accordé au Nouvel Observateur, j’ai mentalement coché la checklist applicable à ce type de sujet en France:
1- La laïcité – Isabelle Adjani est « une bombe humaine de la laïcité » – on imagine que seule une préoccupation trop grande du politiquement correct tariqoramadaniste a empêché d’utiliser le terme kamikaze.
Quelles sont les questions que soulève ce film ?
Isabelle Adjani: Il y en a énormément: le problème de la laïcité, de la mixité à l’école, le problème du sexisme qui peut exister dans les établissements pluriethniques, qui est imposé par les garçons et subi par les filles. Le film tente de faire comprendre que ni l’alibi sociologique ni l’alibi religieux n’ont à franchir le seuil de la classe. (La République des Lettres)
Isabelle Adjani: (…) On est dans une société en train de se désencombrer du bling-bling et de tous les artifices, et qui retrouve des valeurs plus authentiques…
Quelles « valeurs » ?
D’abord, la valeur de la laïcité. La laïcité, les problèmes de mixité à l’école, le sexisme, le sort réservé aux classes pluriethniques. Est-ce cela qui dérange? (…)
Pour vous, la laïcité est-elle en danger en France ?
Elle est tout le temps en danger. Elle est sans arrêt provoquée, elle est challengée. En général par des arguments fallacieux. Mais c’est, en même temps, un sujet très compliqué. On m’avait demandé, il y a cinq ans, de pétitionner contre le port du voile à l’école, ce que j’ai tout de suite fait. C’était une évidence, mais l’évidence humaine n’est pas, elle, si évidente que ça. Certaines jeunes filles vivent une ambivalence très compliquée entre l’école et la maison. Quelques-unes ont dû quitter l’école, ou se sont retrouvées en porte-à-faux par rapport à leurs parents, donc culpabilisées.(Le Parisien)
2- L’antisémitisme: « la tragi-comédie de l’enseignante et de sa classe de z’y-va blasphématoires («Occupe-toi de ton cul, vieille grosse»), misogynes ou antisémites« .
C’est la première fois, aussi, où l’on voit sur le grand écran une dénonciation nette et claire de l’antisémitisme vulgaire d’une partie de cette jeunesse là … un antisémitisme jamais dénoncé par le « politiquement correct ». (juif.org)
3- L’intégrisme islamique et le voile:
N. O. – La modernité, c’est la jupe ou le pantalon ?
I. Adjani. – Ce fut le pantalon, c’est devenu la jupe. On est loin des acquis féministes. On est dans la nécessité de revenir à une féminité vivable. Féminine égale pute, c’est quand même embêtant. C’était inimaginable avant le phénomène de l’intégrisme islamique. Il est étrange que le pantalon soit vécu comme un voile. (Arts et spectacles)
4- Il faut pas se voiler la face, les tabous c’est pas bien et le politiquement correct ne m’enlèvera pas la liberté de penser:
Isabelle Adjani: C’est d’abord le défi, le challenge d’un rôle fort d’actrice. Et aussi ce traitement non consensuel et politiquement incorrect du sujet. (La République des Lettres)
Jean-Paul Lilienfeld: A vouloir se voiler la face, on laisse le terrain libre à ceux qui font un état des lieux et qui apportent des solutions racistes. (Afrik.com)
On m’empêchera d’ailleurs pas de penser que la réflexion portée par ce film est d’un modernisme et d’une complexité échevélés:
Isabelle Adjani: Le film tente de faire comprendre que ni l’alibi sociologique ni l’alibi religieux n’ont à franchir le seuil de la classe. Il s’interroge aussi sur la façon de faire comprendre à des jeunes qui ne se sentent pas valorisés que l’enseignement, c’est d’accepter une structure qui peut les construire. Il faut apprendre et ensuite s’exprimer. C’est un peu sévère ce que je dis mais ce n’est ni idéaliste, ni angélique, ni démagogique. (La République des Lettres)
Outre les intéressés, Le Figaro Magazine et des militants laïques sont du même avis – ce film est iconoclaste:
Retenez ce nom : Jean-Paul Lilienfeld. Ce réalisateur de 47 ans vient de briser l’un des plus grands tabous français du demi-siècle écoulé. Avec La Journée de la jupe, il bat en brèche l’angélisme avec lequel le cinéma français évoquait jusqu’à maintenant l’enseignement dans les collèges ou lycées difficiles (Le Plus beau métier du monde, Entre les murs, etc.) Bien sûr, on y voyait quelques figures professorales exaspérées par la violence et l’agressivité – verbales, principalement – des adolescents. Mais tout cela restait plutôt, c’est le cas de le dire, bon enfant et l’on se quittait bons amis. (Figaro Magazine)
« La journée de la jupe », le film qui pulvérise l’islamiquement correct
« La journée de la jupe » dénonce tout ce que nous disons depuis bientôt deux ans sur Riposte Laïque. Tout y passe, en vrac et en boucle : les chiennes de garde qui démolissent la féminité au nom du féminisme, le pédagogisme décervelant à la Bégaudeau et à la Darcos, les insultes sexistes, une ministre de l’Education nationale peureuse et prête à sacrifier médiatiquement et physiquement la victime expiatoire, les filles obligées de s’habiller comme des sacs à patates, l’accusation d’« islamophobie », la peur d’émeutes urbaines, la victimisation des coupables et la culpabilisation des victimes, l’irrespect envers les adultes, l’antisémitisme islamique et le racisme anti-blancs, l’école républicaine transformée en garderie et en « fabrique de crétins », l’hyper-violence, l’arabisation et l’appauvrissement de la langue française, l’éclatement des familles, le racket, les mots faux-culs comme « quartier sensible » ou « contexte », les professeurs qui baissent le pavillon jusqu’à se faire complice des voyous ou à se servir du Coran en classe pour les apaiser, le multiculturalisme, l’échec de l’intégration (et ne parlons même plus d’assimilation), le communautarisme ethnique, le mépris des valeurs laïques, les viols collectifs, les superstitions religieuses, le machisme abruti, la manipulation de l’opinion publique, le proviseur qui ne pense qu’à étouffer les problèmes de son établissement et qui accuse la victime d’être à la fois « catho coincée » et trop laïque (ultra-laïciste, comme on dit chez Kintzler et Fourest), l’affinité entre les islamistes algériens et les « sauvageons » de nos banlieues, le commerçant chinois qui fuit la cité parce qu’il a été victime de multiples braquages, les menaces de représailles, l’influence affligeante des séries télé et des reality shows, etc.(le blog Action républicaine)
5- Les méchants mâles arabo-musulmans – « petits caïds de banlieue« – et les femmes victimes (en dehors des bougnoules et des négrosbanlieues, les relations hommes et femmes sont bien évidemment harmonieuses et paritaires): « une dénonciation virulente du traitement des jeunes femmes dans les banlieues« .
Isabelle Adjani: Les garçons sont tentés de soumettre les filles à leurs propres lois. C’est d’une violence inouïe. Les jambes doivent être voilées sous un pantalon. La poitrine pose moins de problèmes sans doute parce qu’elle renvoie à la maternité. Quelle régression! Nous sommes assis sur une poudrière. (La Dépêche)
Elle dénonce l’archaïsme et la violence de leur système de valeurs. Les garçons, forcément virils, seraient tous des « bêtes de sexe », mais les filles, pour être dignes et respectées, devraient rester vierges jusqu’au mariage. Aussi l’apprentissage sexuel des garçons passerait-il souvent par le viol collectif, réunion virile et rituel initiatique pour les petits mâles des cités. (Critikat.com)
6- Lors du tournage comme dans le film et dans la réalité, les rapports entre la prof/actrice évoluéefrançaise d’origine maghrébine et les jeunesindigènes sont empreints d’égalitarisme et de réciprocité:
Quelle était la relation entre Isabelle Adjani et les jeunes sur le plateau ?
Jean-Paul Lilienfeld: On s’était mis d’accord sur le fait qu’elle devait garder une certaine distance avec les jeunes sur le plateau. Le premier jour, elle leur a bien expliqué que ce n’était pas du snobisme, mais bien un moyen d’éviter de copiner et de devenir trop familier, ce qui aurait pu se ressentir dans le jeu. Ce fût une bonne chose, car je pense qu’il n’y aurait pas eu cette distance naturelle autrement. (Filmsactu.com)
Comment s’est passé le tournage ?
Isabelle Adjani: Très bien parce qu’il n’y avait pas de confusion. Je suis arrivée devant eux comme leur prof de français et eux mes élèves. Je n’ai pas cherché à leur raconter qui j’étais dans ce métier parce que je ne voulais pas les déconcentrer. Je ne voulais pas non plus faire copain-copain parce que je pensais qu’il nous fallait d’abord nous concentrer pour faire du bon travail. (La République des Lettres)
Isabelle Adjani: Beaucoup d’élèves de lycées de banlieue sont orphelins d’une autorité dont le principe même a été battu en brèche. Quand ce sont les élèves qui demandent à leur professeur du respect, c’est le monde à l’envers, non ? (Figaro Magazine)
7- La langue arabe, c’est pas bien, le couscous, c’est bon:
N. O.- Votre deuxième prénom est Yasmina…
I. Adjani. – «Isabelle», c’était fait pour ne pas attirer l’attention. Mon frère se prénomme Eric Akim. Mon père venait d’une Algérie française. Il parlait français mieux que vous. Il ne parlait jamais arabe devant nous. Sauf l’accent allemand de ma mère, tout était fait pour qu’on soit français, même si cela n’empêchait pas mon père de cuisiner des plats traditionnels ou d’évoquer Constantine. En revanche, quand il écrivait à sa famille, j’ai découvert que, dans ces lettres, j’étais «Yasmina», jamais «Isabelle». (Nouvel Observateur)
Et les chiites, Isabelle/Yasmina, ils sont où dans tout ça les chiites?
ADDENDUM: Je m’en voudrais d’accabler la seule Isabelle/Yasmina. Le réalisateur du film lui-même est honteusement silencieux sur la menace libertifère que représente l’arme nucléaire iranienne pour les enseignantes en jupe d’Ile de France. Il dénonce à juste titre l’islamo-fascisme qui déferle sur les « jeunes des quartiers » – les caïds:
« J’ai eu envie de parler du durcissement des positions, du recul des relations garçons-filles« , explique le cinéaste. « Quels que soient les choix politiques ou religieux de chacun, il existe des valeurs de base indiscutables et intransgressibles« , ajoute-t-il.
Il raconte une scène dans lesquelles un indigènevieux monsieur marocain, reconnaissant, lui a exprimé sa reconnaissance pour sa mission civilisatricecinématographique:
Le plus beau compliment qu’on m’ai fait, c’était à Saint-Denis, où nous avons tourné. La salle était composée à 99, 9% de personnes noires et arabes. A la fin de la projection, un vieux monsieur marocain de 80 ans m’a dit, les larmes aux yeux : « Merci de parler de nous normalement ».
Il ironise finement sur la peur irraisonnée de la pourtant très réelle violence islamo-fasciste:
Et puis, il y a la peur irraisonnée. L’un d’entre eux a justifié son refus en disant : « Je n’ai pas envie que ma maison saute. » Comme s’il allait encourir je ne sais quelle fatwa en distribuant La Journée de la jupe…
Il rappelle des vérités cachées que les tchékistes du politiquement correct islamo-gauchiste tentent d’étouffer par tous moyens – il faut faire ses devoirs et avoir de bonnes notes, et si on veut on peut:
Par ailleurs, Sonia Bergerac le dit, quand on Noir ou Arabe, ce n’est pas facile, mais si on est en plus ignorant…
Même Marianne, qui dénonce pourtant le pouvoir théocratique musulman au sein de l’industrie française du cinéma, n’ose aborder de front la vraie menace:
« Ca », c’est la banlieue, les ghettos scolaires, le racisme, la religion, le machisme. Ca c’est ce qui pourrait se passer dans un lycée le jour où un(e) prof pètera un câble. (…) Toujours mieux que de continuer à se voiler la face. Ainsi, après avoir vu le film, Xavier Darcos aurait dit : « Mais l’éducation nationale, ce n’est pas ça ! ». Certes, faute de pouvoir montrer la réalité, c’est un concentré de réalités qui s’affiche à l’écran. L’ignorer, c’est encore pire.
Ne soyons toutefois pas trop sévère. Comme je l’ai déjà souligné, nous avons affaire à un briseur de tabous – (c) Sébastien Fontenelle – évoquant des phénomènes dont nul auparavant n’avait jamais oser parler au sujet des bougnoules et des négrosbanlieues – voile, viol, islam, immigrés, misogynie, drogue, racisme:
Ici, c’est nettement plus noir. Lilienfeld nous confronte à des mômes paumés, violents, et pour certains, des violeurs irrécupérables. Plus fort, il évoque – dans ce film refusé par tous les producteurs de cinéma – l’islam, la misogynie, la drogue, le racisme, le viol… On est dans du lourd et, à chaque fois, Lilienfeld s’en sort avec beaucoup de justesse. Avec une économie de moyen, sans pathos, Lilienfeld décrit juste l’enfer quotidien de la banlieue (quand une maman d’élève déclare : « Pourquoi on nous met tous ensemble comme des animaux ? », tu as tout compris), où les filles ne peuvent plus porter de jupes sous peine de se faire traiter de putes, où certains profs démagos débattent du coran avec les élèves, où des mômes de 15 ans ne pensent qu’au business… Des sujets tabous que Lilienfeld dégueule sur l’écran et qui transforment son petit thriller prévisible en un vrai film politique (avec le port du pantalon en métaphore du voile), d’une force invraisemblable en cette période tiède et morne. (Bakchich)
Et quelle consécration que de voir le plus briseur des briseur de tabous, le commentateur sportif Alain Finkielkraut, qui aime à compter les joueurs noirs en équipe de France, déclarer avec enthousiasme que le film est un événement politique historique, constituant la première fois que le discours anti-raciste est dénudé, révèlant la misogynie et l’antisémitisme d’une civilisation (je n’ai pas réussi à déterminer s’il parlait de Byzance ou des Etrusques).
Il y a bien quelques irréductibles de la dictature de la bienpensance pour y trouver à redire:
Le Monde: Le problème, c’est que tout y est tellement simplifié, tellement cousu de fil blanc, qu’on a l’impression que le réalisateur prend a priori son public pour une classe à éduquer.
Et encore:
Chronicart: Pas fin pour un sou, le film de Jean-Paul Lilienfeld voudrait se glisser dans l’espace informe et mou entre ces deux positions également indigentes, il n’y trouve qu’une friche stérile, entre coups de pied au cul des caïds et caresses sur la joue meurtrie des petites princesses des cités. Alternant lourdement les points de vue, il fait match nul. (…) on ne sort pas d’une ambiance Julie Lescaut cheap.
Des fanatiques persiflent:
Critikat: La Journée de la jupe est un film démagogique et verbeux : vous n’échapperez à aucun poncif sur les jeunes de banlieue ! Tous les problèmes des cités, emplissant régulièrement les émissions de reportages, sont présentés à la chaîne. Bienvenue à Thoiry, où chaque individu est réduit à un stéréotype à la psychologie minimale : le petit caïd séducteur et grande gueule, le timide mal dans sa peau, la fille au physique peu enviable, la blédarde [2] au grand cœur…
Des enseignants endoctrinés radotent:
Faut-il pour autant, par ce film, choisir arme à la main, de « karchériser » certaines de nos salles de classes? Sans RIEN proposer d’autre que la dénonciation d’une catégorie, de la stigmatisation récurrente. (…) La Journée de la Jupe, par ses défauts nombreux, est un film dangereux. Il tend la main aux plus réactionnaires. D’ailleurs, ceux-là ont saisi la balle (de revolver?) au bond pour faire de ce film un anti Entre les Murs, pour eux l’horreur pédagogique absolue! Ils tiennent leur oeuvre maîtresse! Or, ce film, La Journée de la Jupe, avec cette affiche-choc montrant une enseignante faisant cours une arme à la main, ne fait qu’ajouter au malaise évident qui règne dans les salles des professeurs de ces étabissements. Il n’apporte AUCUNE solution INTELLIGENTE! Pourtant, la très grande majorité de nos collègues, ne cautionne en aucun cas la « prise d’otages », même symbolique, pour parvenir à enseigner. Il existe d’autres voies, d’autres chemins.
Qu’on les montre! Qu’on les mette en lumière! Et qu’on en finisse avec les gros sabots de la démagogie sécuritaire, le revolver remplaçant la volonté d’inventer!
Et encore ici:
On voit bien quel miel les adorateurs de l’autorité perdue, celle qui devait s’appliquer sans jamais se discuter, auront l’impression d’y trouver. On voit aussi comment les défenseurs de l’identité nationale en péril seront tentés d’en appeler au même sursaut que celui de cette enseignante bafouée par ses élèves. Cela, d’ailleurs, a commencé, et le film – ce qui pourrait injustement nuire à sa réputation – est salué dans la blogosphère d’extrême droite comme une gifle à « l’angélisme béat multi-culturel ».
Et enfin, pour clore, un véritable déferlement de démagogie politiquement correcte:
Les élèves, noirs et arabes pour l’essentiel mis à part un petit rouquin arrogant, la méprisent ouvertement, et se comportent – le mot est employé à plusieurs reprises – comme «des sauvages». (…) Le regard qu’elle porte sur ses élèves est d’une incroyable agressivité. Elle moque leur prétention sexuelle: «ça parle que de sauter les filles et ça a pas un préservatif en poche!». Elle ricane: «le fric, les journaux people, la Star Ac, y a que ça qui vous intéresse!». Enfin, dans une scène hallucinante, elle leur explique qu’ils ne doivent surtout pas se voir comme des victimes, car leurs difficultés sociales ne sont pas une excuse… «Ne faites pas ça! Ne vous prenez pas pour des victimes!», répète-t-elle les larmes aux yeux, alors qu’elle les retient tous prisonniers grâce à une arme à feu! (…) Quiconque s’oppose à Sonia et à sa prise d’otages est représenté comme un imbécile (le principal, alias Jackie Berroyer), un lâche de gauche (le prof qui se laisse tabasser par les jeunes sous prétexte qu’il comprend leur malaise) ou un psychopathe dangereux (Bechet, le policier du Raid joué par Yann Collette). (…)
Une ligne de partage est également tracée entre bons et méchants à l’intérieur même de la classe. Les bons, ce sont ceux qui, après avoir vu le pistolet, acceptent d’écouter Madame Bergerac. Le méchant, c’est Mouss qui, malgré la menace, ne change pas d’attitude. Quel culot! Les autres peuvent être dressés, mais pas Mouss. Il cumule toutes les tares : violent, gangster, macho, antisémite, complice d’un viol, et enfin balance… On nous demande clairement à nous, spectateurs, de comprendre la prof qui braque ses élèves, mais surtout pas cet ado dangereux, cause profonde de tous les problèmes de la classe. C’est la bonne vieille technique du bouc émissaire. Il existe certainement quelque part en France un ado comme Mouss, macho, antisémite et criminel. Là n’est pas la question. Mais si c’était ce cas extrême, ce personnage singulier, qui intéressait Jean-Paul Lilienfeld, il aurait dû nous raconter le face-à-face de deux individus spécifiques – Sonia et Mouss -, pas les transformer en symbole, en faire l’affrontement de l’école laïque et du sauvageon de banlieue. En chargeant le personnage de grand Black fou furieux de représenter le danger de la cité, le film tombe dans un racisme impardonnable. (…)
Entendant la prof parler arabe, une élève lui demande: «Madame, pourquoi vous nous l’avez pas dit?». Et Madame Bergerac de répondre : «Parce que je suis prof de français!»
Que signifie cette scène au juste, cette sympathie soudaine de l’élève, sa question qui laisse supposer qu’une telle révélation aurait tout changé? Ainsi, si la prof leur avait révélé qu’elle était arabe, les élèves l’auraient écoutée? Ils auraient bien travaillé à l’école, appris le vrai nom de Molière sans pistolet sur la tempe? On comprend à ce moment précis ce que le film — peut-être à son corps défendant — finit par dire. Que ce qui se joue dans nos écoles de ZEP, c’est le clash des civilisations. Le personnage le plus tourné en ridicule du film n’est-il pas le prof qui amène le Coran en cours? Comme si le vrai affrontement n’est pas entre profs et élèves mais entre laïques et musulmans. Il y a là une vision grossière et fausse d’une réalité sociale complexe, un regard qui exclut et qui divise, caché sous les oripeaux flatteurs du film citoyen. (Slate.fr)
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