Le sondage interdit au Maroc

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Larbi, le bloggeur qui bloggue plus vite que son ombre, a publié une dépêche AFP révélant quelques résultats plus détaillées du sondage que l’Etat marocain refuse de voir publier dans la presse marocaine (sachant bien évidemment que n’importe quel crétin et sa belle-mère pourront le lire sur le web):

Maroc: Mohammed VI très populaire, selon un sondage interdit dans son pays

(AFP) – PARIS — Les Marocains portent un jugement très positif sur leur roi, Mohammed VI, bien qu’ils soient réservés voire sceptiques quant à son action contre la pauvreté et pour la promotion des droits des femmes, selon un sondage publié lundi par le quotidien Le Monde.

Le Monde s’est associé à l’hebdomadaire marocain TelQuel et à sa version en arabe Nichane pour mener ce sondage sur le bilan du souverain, dix ans après son accession au trône.

La publication de ce sondage a été à l’origine de la saisie par le ministère marocain de l’Intérieur des deux derniers numéros de TelQuel et Nichane. La monarchie au Maroc « ne peut faire l’objet d’un débat, même par voie de sondage », avait expliqué samedi à l’AFP le ministre de la Communication Khalid Naciri.

Selon ce sondage, les Marocains sont 91% à juger positif le bilan des dix premières années de règne (40% très positif et 51% plutôt positif), contre 6% qui le considèrent comme plutôt négatif et 2% très négatif. Ils sont également 49% à estimer que le Maroc est une monarchie démocratique, contre 33% qui la jugent autoritaire, tandis que 18% sont sans opinion.

L’enquête a été conduite du 27 juin au 11 juillet par l’institut LMS-CSA, filiale au Maroc de l?institut de sondages français CSA, auprès d’un échantillon représentatif de 1.108 Marocains de plus de 18 ans. Les questions ont été posées en arabe.

Le sondage montre cependant que les Marocains sont très réservés sur l’action du roi dans la lutte contre la pauvreté et sur la réforme du code de la famille. Concernant la pauvreté, ils sont 37% à penser que la situation s’est améliorée dans les dix dernières années, mais également 37% à juger qu’elle n’a pas évolué, tandis que 24% d’entre eux estiment qu’elle s’est aggravée.

L’une des grandes réformes de la dernière décennie, celle du code de la famille qui, depuis 2004, fait des Marocaines les égales des hommes sauf en matière d?héritage, est loin de remporter l’adhésion des personnes interrogées. Elles sont 49% à penser que la réforme donne trop de droits aux femmes, 30% à juger qu’elle en donne suffisamment et ne doit pas évoluer, contre 16% qui jugent qu’il faut aller encore plus loin.

Pour marquer votre opposition à la censure de la presse au Maroc, j’invite tous les bloggeurs à publier cette dépêche sur leur blog, et aux autres de le diffuser par les moyens à leur disposition.

Pour des précisions (lacunaires cependant) sur le sondage, voir le blog Satwiker.

ADDENDA:
Voici l’article du Monde sur le sondage interdit:

Maroc : le sondage interdit
LE MONDE | 03.08.09 | 15h01 • Mis à jour le 03.08.09 | 15h03

Tester la popularité d’un souverain ou d’un chef d’Etat ? Banal en Occident, l’exercice était risqué dans un pays dont la démocratisation est loin d’être achevée. TelQuel, le premier magazine du Maroc, s’est pourtant lancé dans l’aventure. A l’occasion du dixième anniversaire de l’arrivée au pouvoir de Mohammed VI, cet hebdomadaire indépendant au ton critique a commandé un sondage à l’échelle nationale pour savoir ce que les Marocains pensent de leur roi.

Une grande première, au Maroc comme dans l’ensemble du Maghreb et du monde arabe. C’était pourtant aller trop loin. Samedi 1er août, à Casablanca, le ministre marocain de l’intérieur, Chakib Benmoussa, a fait saisir le dernier numéro de TelQuel et sa version arabophone, Nichane, à l’imprimerie, et les a fait détruire. Motif : « La monarchie ne peut être mise en équation, même par la voie d’un sondage« , comme l’a déclaré le porte-parole du gouvernement et ministre de la communication, Khalid Naciri.

Le plus étonnant est que le résultat de ce sondage est extraordinairement favorable à Mohammed VI. Le roi est même plébiscité par le peuple marocain. Le pouvoir a-t-il voulu rappeler qu’un principe est un principe, et qu’on n’y déroge pas, quitte à employer des méthodes que l’on croyait réservées à la Tunisie de Zine Al-Abidine Ben Ali ou à l’Algérie d’Abdelaziz Bouteflika ? Le roi, homme d’affaires. Le roi, personnage sacré. Le roi et son protocole d’un autre âge… Ce sont ces questions qui ont été posées, de la fin juin au début juillet, à un échantillon représentatif de la population marocaine, par une équipe d’enquêteurs professionnels de LMS-CSA, filiale au Maroc de l’institut de sondages français CSA. Le Monde a souhaité s’associer à cette entreprise.

Jamais, jusqu’alors, des citoyens marocains anonymes n’avaient eu à répondre à des interrogations précises et dénuées de complaisance portant directement sur leur souverain. Et si le résultat de cette enquête d’opinion avait été défavorable à Mohammed VI, TelQuel aurait maintenu son projet : publier, tel quel – selon son credo – ce reflet du vrai visage du Maroc. Peut-être se serait-il même félicité de résultats plus critiques, lui qui milite, depuis des années, pour un Maroc plus moderne, plus démocratique, dépoussiéré de l’apparat royal, et pour un roi qui cesse de gouverner selon son « bon plaisir »…

Mais le Maroc profond est à mille lieues des élites francophones de Rabat et Casablanca. Si certains ont souvent tendance à l’oublier, le roi, lui, ne l’oublie jamais. Et les conclusions de ce sondage risquent de le conforter dans sa stature et son mode de gouvernance. Au grand dam, évidemment, de ceux qui dénoncent ses travers et aspirent à un Maroc moderne, véritablement démocratique…

Une chose est sûre : les Marocains n’hésitent pas vraiment à parler de Mohammed VI. Ils croient pouvoir compter sur le vent de liberté qui souffle, en apparence, sur le royaume depuis dix ans. Auraient-ils accepté de répondre aux enquêteurs s’ils avaient su que les numéros seraient saisis et pilonnés ? Certainement pas.

Reste qu’ils plébiscitent l’action de leur souverain. En effet, 91 % des personnes interrogées disent avoir senti, au cours de la décennie écoulée, au moins un changement notable dans leur environnement immédiat. Ils citent, pêle-mêle, les écoles ou hôpitaux, désormais plus proches et plus accessibles, les routes, plus nombreuses, etc.

LE ROI EST UN PERSONNAGE SACRÉ

Près d’un Marocain sur deux estime, par ailleurs, que la monarchie, telle qu’elle est exercée, est « démocratique« . La peur était-elle si grande, sous Hassan II, qu’il a suffi que son fils desserre un peu l’étau, en matière de liberté d’expression, pour que les gens le considèrent, même hâtivement, comme « démocrate » ?

Plus surprenant: la grande majorité des Marocains qui qualifient la monarchie d' »autoritaire » emploient ce mot non comme un reproche mais… comme un compliment ! « Bien sûr que notre monarchie est autoritaire, et tant mieux !, ont-ils déclaré aux enquêteurs. Mieux vaut que le pouvoir soit entre les mains du roi qu’entre celles des élus corrompus qui ne pensent qu’à leurs intérêts. » Un jugement cruel pour la classe politique et le gouvernement, lesquels sont privés, soit dit en passant, de la marge de manoeuvre dont ils auraient besoin pour faire leurs preuves face à une monarchie absolue et omniprésente.

Le faste dont le roi aime s’entourer ne gêne pas grand-monde. C’est l’une des leçons surprenantes de ce sondage : 51 % des Marocains ont le sentiment que le lourd protocole royal a été allégé, alors qu’il n’en est rien. Chaque année, fin juillet, la traditionnelle cérémonie d’allégeance, avec son baisemain et l’attitude servile des élites invitées, reste digne des califes de Bagdad. Mais la relation des Marocains à leur roi est d’ordre sentimental, voire fusionnel. La population ne retient qu’une chose : Mohammed VI n’hésite pas à prendre des bains de foule. Il est donc proche d’elle. Et puis, le roi est un personnage sacré pour les trois quarts des Marocains, révèle l’enquête. Il aurait donc raison de tenir son rang.

Le roi « businessman« , et même premier opérateur économique privé du royaume à travers ses différentes holdings, ne choque pas, lui non plus. Selon le magazine Forbes, Mohammed VI est le 7e monarque le plus riche du monde, et ses affaires équivalent à 6 % du produit intérieur brut du Maroc. Son emprise sur l’économie nationale ne pose-t-elle pas problème ? Eh bien non ! Seuls, 17 % des sondés s’en offusquent. Les autres, y compris les plus diplômés, estiment que le roi « tire ainsi vers le haut l’économie marocaine« .

L’une des rares réserves que suscite Mohammed VI concerne l’éradication de la pauvreté. Un tiers seulement des Marocains estiment que la situation s’est améliorée dans le royaume, ces dix dernières années. Un autre tiers ne le pense pas. Un quart estime que la pauvreté s’est même aggravée. En matière de sécurité, même désaveu ; 49 % des Marocains se sentent menacés par le terrorisme et la montée de la criminalité.

Mais les critiques les plus sévères qu’enregistre le roi portent sur la Moudawana, ce nouveau code de la famille qui, depuis 2004, fait des Marocaines les égales des hommes, sauf en matière d’héritage. Surprise ! Presque un Marocain sur deux estime que le roi est allé trop loin dans sa volonté de libérer les femmes. Que celles-ci n’aient plus besoin d’un tuteur pour se marier ; qu’elles puissent désormais réclamer le divorce (une prérogative jusque-là réservée aux hommes) ; et que la polygamie soit rendue dans les faits impossible, tous ces acquis sont loin de soulever l’enthousiasme. Seuls 16 % des Marocains pensent que les femmes devraient avoir encore plus de droits.

Le principe de l’égalité des sexes est encore fort peu intégré au Maroc, et cela aussi bien par les femmes que par les hommes. Pour l’heure, le trait dominant des Marocains semble être… le machisme, et celui des Marocaines, la soumission au machisme, et ce quels que soient l’âge, la région et la catégorie socio-économique.

En résumé, les Marocains soutiennent Mohammed VI sur tout, sauf sur sa politique féministe. C’est sans doute l’un des enseignements les plus inattendus de ce sondage. Un autre étant de rappeler les limites de la « démocratisation » à la marocaine, proclamée urbi et orbi par les responsables du royaume ces dix dernières années.

Florence Beaugé
Article paru dans l’édition du 04.08.09.

Voici l’éditorial du Monde, exceptionnellement signé (ils sont toujours anonymes sinon):

Edito du Monde
Illégalité, par Eric Fottorino
LE MONDE | 03.08.09 | 15h04

Pour les dix ans du règne de Mohammed VI, le régime marocain ne pouvait pas prendre décision plus contestable, plus arbitraire, plus incompréhensible et, osons l’écrire, plus absurde. Samedi matin 1er août, sur ordre du ministère de l’intérieur, la police a fait évacuer l’imprimerie de Casablanca où étaient mis sous presse TelQuel et Nichane (sa version arabe), les magazines les plus importants du pays. Cent mille exemplaires ont été saisis, puis détruits.

Quel crime de lèse-majesté avait donc commis le groupe TelQuel, dirigé par Ahmed Benchemsi ? Aucun. Les deux magazines s’apprêtaient seulement à publier un sondage sur le bilan du roi.

Le Monde s’est associé à cette initiative unique. Il ne peut à présent que dénoncer fermement cet acte, qui est une injure au peuple en même temps qu’une surprenante atteinte portée par le Maroc à sa propre image.

« Le concept de sondages sur la monarchie est inconcevable« , a argué le ministre de l’intérieur. Force est de constater – et il est bien ici question de force – qu’aucune loi du royaume n’interdit les sondages. Et qu’aucun texte n’autorise le pouvoir à détruire des journaux saisis avant une décision de justice. Les autorités auront ainsi censuré une enquête dans laquelle 91 % des personnes interrogées plébiscitent le bilan de Mohammed VI. Que penser d’un pays qui ne veut pas entendre l’opinion de sa population, quelle qu’elle soit ?

E. F
Article paru dans l’édition du 04.08.09.

Et voici enfin un article de cette même édition du Monde sur les rapports tendus entre presse et pouvoir au Maroc:

Presse et pouvoir dans le royaume, le grand malentendu
LE MONDE | 03.08.09 | 15h01 • Mis à jour le 03.08.09 | 15h01

TelQuel et Nichane sont accusés d’avoir enfreint le code de la presse. Si l’agence officielle MAP évoque, sans précisions, « un ensemble d’articles enfreignant les dispositions légales en vigueur« , c’est bel et bien l’enquête d’opinion sur le roi qui est visée.

« Le concept même de sondage sur la monarchie est totalement inacceptable au Maroc« , n’a pas caché le ministre de l’intérieur, Chakib Benmoussa, tandis que le ministre de la communication, Khalid Naciri, faisait savoir que si Le Monde publiait le sondage incriminé, il serait, lui aussi, saisi.

Ahmed Benchemsi, le directeur du groupe TelQuel, devait déposer lundi matin un recours au tribunal administratif, lequel tranchera d’ici mardi 4 août. Pour la forme, uniquement, puisque les 100 000 exemplaires tirés (50 000 pour TelQuel, et autant pour Nichane) ont déjà été détruits. M. Benchemsi accuse le ministère de l’intérieur d’avoir « violé la loi à deux reprises » ; l’une en ne motivant pas sa décision, l’autre en détruisant tous les exemplaires saisis, avant même une décision judiciaire.

Le journaliste dit surtout ne pas comprendre cette attitude, « totalement contre-productive » pour la monarchie. « Alors que nous nous apprêtions à démontrer, chiffres à l’appui, que le peuple soutient réellement la monarchie, pour une fois hors de toute propagande officielle, l’Etat nous censure brutalement en donnant une image déplorable de la démocratie au Maroc. On ne pouvait imaginer publicité plus désastreuse pour commémorer les dix ans de règne de Mohammed VI« , déplore-t-il.

Editos blancs

En réalité, depuis que Mohammed VI est sur le trône, le palais et la presse marocaine se livrent une guerre larvée. TelQuel, Nichane, Le Journal (devenu Le Journal hebdomadaire), Economie & Entreprises, Al Adath Al Maghribiya, Al-Jarida Al Oula et Al-Massae, entre autres, ont été la cible de poursuites judiciaires, sommés de payer des amendes exorbitantes, qui équivalent à des condamnations à mort. En juillet, vingt journaux sont parus le même jour avec des « éditos blancs » pour protester contre le harcèlement judiciaire dont ils s’estiment les victimes.

« Les autorités marocaines ne savent pas gérer la liberté d’information, même lorsqu’elle leur est favorable « , souligne Khadija Mohsen-Finan, chercheuse à l’Institut français des relations internationales, auteure du livre Les Médias en Méditerranée (Actes Sud, avril 2009). Pour cette universitaire, « un malentendu » s’est installé, il y a dix ans, entre la presse indépendante et les autorités publiques, par manque d’expérience des uns et des autres. Les journalistes ont vite « focalisé » sur la personne du roi, parfois à l’excès. Le pouvoir, qui avait cru pouvoir utiliser une liberté essentiellement « de façade », a répliqué en remettant à l’honneur les fameuses lignes rouges: le roi, le Sahara et la religion.

Les autorités marocaines n’auraient-elles donc été que dans la manipulation ? Khadija Mohsen-Finan ne le pense pas : « Beaucoup de choses se disent dans la presse marocaine, et le pouvoir a fait des concessions, mais tout est question de dosage. Les autorités continuent de fonctionner selon d’anciens schémas, tout en voulant l’ouverture. » Pour elle, le partenariat TelQuel-Le Monde a compliqué les choses en donnant, sur la place publique, « une soudaine caution » à un journal que Rabat espérait encore pouvoir maîtriser.

« TelQuel » , un magazine au ton critique
Au Maroc, l’hebdomadaire TelQuel caracole en tête de la presse magazine francophone, et même arabophone. C’est en 2001 qu’Ahmed Benchemsi,

27 ans à l’époque, lance ce magazine d’informations générales, ainsi que sa version d’expression arabe, Nichane. Parmi les actionnaires, le Français Jean-Louis Servan-Schreiber et le Marocain Kamal Mernissi, patron dans l’industrie pharmaceutique, très attaché à la liberté d’expression. TelQuel compte aujourd’hui quelque 115 000 lecteurs pour 23 000 exemplaires vendus chaque semaine. Il traite de sujets politiques, sociétaux, économiques, mais aussi de culture et de sport, par le biais d’enquêtes et de reportages. Le ton est critique, mais le journal se garde de tout parti pris politique, en particulier à l’égard du palais royal. Selon l’actualité, le roi Mohammed VI se retrouve ainsi pris à partie, ou au contraire félicité.

Toujours dirigé aujourd’hui par Ahmed Benchemsi, TelQuel a cependant un tropisme : son opposition sans concession à l’islamisme, qui va de pair avec son penchant pour la laïcité.

Fl. B.
Article paru dans l’édition du 04.08.09.

8 Réponses

  1. La position des autorités marocaines (ministère de la communication) est décevante encore une fois. Bien sûr que le peuple marocain, comme tous les peuples d’ailleurs, a le droit d’évaluer sa monarchie à laquelle il est lié par le pacte d’Al Beiâ depuis plusieurs siècles maintenant. Le peuple marocain veut désormais s’exprimer, s’expliquer, être écouté et prendre en main sa destinée. Arrêter l’oppression enfin!

  2. Bonjour,

    Je pense que la question ce n ‘est la liberté d’expression, c’est plutôt est ce que nos journalistes marocains n’ont pas d’inspiration pour écrire sur d autres sujet qui touche effectivement tous les classes sociaux, sur des problématiques du quotidien ….. enrichissante et consistante qui ouvre le débat ou qui nous invite a se poser des questions,
    de mon point de vue un peuple en voie de développement tel le Maroc a besoin de sujet plus concret,
    Dans les magazines a première vue on est captiver par la couv et les photos (du roi) parce que c’est une star populaire donc on achète le magazine, mais quand on lit le dossier, il reste basique, et pas très convainquant avec tous mes respects a la presse national.

    S’attarder a chercher les secrets du roi, n’est pas très intelligent a mon sens
    et a ce dire si on a ou pas la liberté d’expression?
    Notre pays a besoin de se cultiver davantage ….De sensibilisation par rapport a énormément de problématique pour pouvoir progresser dans la bonne voie.
    merci de vous lire
    Bonne continuation

  3. Moumtaz, l’aile cretin du Makhzen en action….. Bien que je trouve Tel Quel en grosso modo assez cretin comme publication, c’est plutot cretin de passer par le saisie de cette edition.

  4. Le paranoïaque que je suis est convaincu que cette censure a pour but une plus grande diffusion de l’un des résultat du sondage (a savoir, le fameux « 91% »).

    De toute façon, il faut vraiment être loin de la réalité du Maroc pour croire, ne serait ce qu’une seconde, que les Marocain(e)s ont répondu sincèrement a ce sondage.

  5. […] la monarchie au Maroc “ne peut faire l’objet d’un débat, même par voie de sondage”, avait expliqué samedi à l’AFP le ministre de la Communication Khalid Naciri. “Le ministre de l’Intérieur a ordonné la saisie des numéros 384-385, du […]

  6. Je crois quand même qu’il y a une grande part de bonne foi dans les réponses des 91%.

    Car on peut penser que ces 91 % ont répondu ce qu’ils ont répondu d’abord .par dépit pour les autres institutions politiques (partis politiques, parlement, gouvernement,etc) : c’est en quelque sorte « un vote sanction » contre ces institutions !

    Comme on peut expliquer leur satisfecit du bilan des 10 premières années M6 par ….la comparaison qu’ils ont selon toute vraisemblance fait (inconsciemment ?) entre l’ancien roi (plutôt arrogant envers le peuple + bilan économique catastrophique) et le nouveau roi (en apparence plus convivial avec la plèbe)

    L’omniprésence du souverain sur le terrain, ses actions sociales très médiatisées, ses inaugurations tout azimut , en plus bien sûr de la propagande .. ont fait le reste !

  7. Le Monarque, sans doute, n’est pas contre ce sondage. Mais, les zélateurs de service n’attendent que de pareilles occasions pour se faire remarquer. Il y en a même qui justifie la condamnation du sondage parcequ’il s’attaquerait aux fondements mêmes du régime à savoir l’arabisme et l’islamisme! Je ne vois pas le rapport, mais en tant qu’amazigh (75% de la population du Maroc sont des Imazighen selon un communiqué officiel de l’état marocain), la confirmation de l’occupation de mon pays est nette!

  8. Quoi de plus merveilleux que de défendre un Droit légitime : qu’il soit d’expression, de respect ou autre….

    Mais vous semblez frappés d’un mutisme extra-ordinaire lorsqu’il s’agit d’atteinte à votre amour-propre :

    Ibn Kafka et lecteurs : Êtes-vous Macho, et vos femmes, vos mères, et toutes les Marocaines sont des soumises au Machisme ?

    Apparemment, ceci ne vous dérange pas donc, d’être traités ainsi… Ibn Kafka : vous rapportez, et sans commenter l’article diffamatoire du Journal « Le Monde », qui touche à votre dignité d’Humain et surtout de Marocain.

    Regardez bien la conclusion de la Journaliste : « Pour l’heure, le trait dominant des Marocains semble être… le machisme, et celui des Marocaines, la soumission au machisme, et ce quels que soient l’âge, la région et la catégorie socio-économique.  »

    Vous voilà informés (en supposant que vous n’avez pas lu tout l’article) !

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